Le Gouvernement a tenu mercredi une réunion présidée par le Premier ministre, Noureddine Bedoui, au cours de laquelle quatre exposés ont été présentés autour du renforcement de la prise en charge médicale des citoyens du Sud et des Hauts-Plateaux, la mise en place d'un système national d'adressage, des centres de formation professionnelle et du projet d'un marché de gré à gré simple, indique un communiqué des services du Premier ministère. Premièrement: un exposé sur le renforcement de la prise en charge sanitaire des citoyens du Sud et des hauts-Plateaux a été présenté par le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière qui a passé en revue l'état et les indices de prise en charge sanitaire des malades au niveau des wilayas du Sud et des Hauts-Plateaux, notamment ce qui a trait au volume de la couverture sanitaire en termes des structures sanitaires et leur encadrement médical et paramédical. Une série de propositions opérationnelles a été présentée pour combler les lacunes enregistrées. Dans ce cadre, le Premier ministre a affirmé l'importance que revêt le dossier de la prise en charge sanitaire de nos citoyens dans ces régions à travers son examen dans la réunion du Gouvernement, mettant l'accent sur l'impératif de redoubler d'efforts et la nécessité de la mobilisation de tous en vue d'élever leurs niveaux et leurs qualifications en faveur des citoyens peut importe l'endroit où ils se trouvent, tel un engagement irrévocable. Il a salué, à cet effet, les efforts de l'Armée nationale populaire (ANP) en termes de prise en charge sanitaires de nos citoyens notamment à l'extrême sud du pays. A cet effet, le Gouvernement a adopté des mesures et des procédures en faveur de l'amélioration de la prise en charge des citoyens du Sud et des Hauts-Plateaux et accordé des mesures incitatives à tous les médecins y exerçant et ceux désirant y exercer leurs activités. Le gouvernement a pris les décisions suivantes: En termes de renforcement des structures de santé: - La levé du gel sur tous les projets enregistrés dans le secteur de la santé au niveau des wilayas du Sud et des hauts-Plateaux, y compris les opérations d'acquisition des équipements médicaux en faveur des établissements hospitaliers réalisés, - La réalisation des établissements de santé de proximité et ceux spécialisés d'une capacité de 60 lits pour assurer les spécialités de base notamment les maladies de gynécologie obstétrique, tout en chargeant le ministre de la Santé d'arrêter la liste des communes concernées par ces projets en vue d'éviter aux malades les longs déplacements, - L'accélération de la création d'annexes pour la pharmacie centrale des hôpitaux dans les zones enclavées à l'extrême Sud, - La mise en place un observatoire régional de santé dans la wilaya de Tamanrasset spécialisé dans la médecine tropicale en le renforçant par un encadrement humain notamment des épidémiologistes, - la création d'un institut de lutte contre les piqûres de scorpion à Ouargla en le renforçant avec un encadrement humain notamment des épidémiologistes. - La création d'un institut de formation en paramédical et des annexes y relevant pour couvrir les besoins des wilayas du Sud. - La révision du cadre réglementaire des unités mobiles de santé (clino-mobiles) et de proximités et leur renforcement par les véhicules équipés nécessaires. - Le renforcement des ambulances aériennes à travers la coordination entre les capacités disponibles chez les établissements publics, notamment les moyens des compagnies aériennes nationales et les hélicoptères de la protection civiles à travers la conclusion de conventions dans ce sens. - L'amendement du décret exécutif relatif à l'organisation et la gestion des services du SAMU social et son adaptation avec les spécificités des régions du Grand Sud. En matière d'amélioration de la prise en charge des médecins exerçant au Sud: - L'adoption d'un nouveau régime incitatif au profit de tous les médecins spécialistes exerçant au niveau des wilayas du Sud, notamment à travers une nette revalorisation de l'actuel régime indemnitaire outre des avantages leur garantissant des conditions de travail convenables dont les Collectivités locales y participent. - La revalorisation de la prime du service civil au profit des médecins résidants exerçant dans les wilayas du Sud et des Hauts plateaux. Cette prime sera prise en charge par le Trésor public. Les conditions d'exercice du service civil seront révisées de façon générale. - L'étude de la possibilité de permettre aux médecins généralistes exerçant au niveau des régions du Sud, pour une période d'au moins 5 ans, d'accéder au résidanat. - La mise en place d'un régime incitatif au profit des médecins privés, des pharmaciens et des laboratoires et d'autres professionnels de la santé désirant exercer leurs activités au Sud en leur permettant de bénéficier des différents mécanismes de soutien public, notamment l'obtention de l'immobilier, l'exonération des taxes et des impôts, la réduction des taux d'intérêts et les facilitations administratives. En matière d'amélioration des services sanitaires au Sud: - La prise en charge par la Caisse nationale des assurances sociales (CNAS) du remboursement des frais inhérentes aux interventions chirurgicales ainsi que les consultations médicales et les analyses effectuées par des cliniques privées implantées au Sud. - L'acquisition d'équipement d'exploration et de traitement au profit des centres d'oncologie à Tamanrasset et Ouargla en sus du renforcement des ces derniers et les autres centres du Sud par des équipes médicales en plusieurs spécialités. - La poursuite des opérations de conclusion de partenariats entre les établissements de santé publique civiles et militaires au profit de la population des zones isolées, notamment à travers la création d'hôpitaux mixtes et le développement de la télémédecine. - L'encouragement des initiatives de volontariats des médecins spécialités algériens résidant à l'étranger visant la prise en charge des patients à l'intérieur du pays à travers la facilitation de leur mission dans l'introduction des équipements médicaux et l'obtention des licences nécessaires facilement. Dans l'objectif de veiller à la mise en œuvre de l'ensemble des décisions, il a été procédé à l'installation d'une commission interministérielle, présidée par le ministre de la Santé et composée des secteurs de l'intérieur, des finances, du travail, de la solidarité et de l'enseignement supérieur, laquelle est chargée de la concrétisation effective de toutes ces décisions, en impliquant l'ensemble des syndicats du secteur, outre la mise en place d'un mécanisme chargé du suivi sur terrain et de la présentation de rapports périodiques y afférents au Gouvernement. Le ministre des Finances a été chargé de la mobilisation des ressources financières nécessaires à même de concrétiser ces décisions conformément à un programme d'application s'étendant sur trois années. Deuxièmement: un exposé sur le projet de la mise en œuvre du référentiel national d'adressage présenté par le ministre de l'Intérieur. Le référentiel en question est un système informatique unifié et globale devant permettre aux autorités locales de définir avec précision les données géographiques des activités et des biens, et ce à la lumière de leur importance da ns la gestion des services publics de proximité et l'accélération de la concrétisation du projet relatif aux villes intelligentes en Algérie, où l'opération a permis la dénomination de près de 205.000 rues et bâtisses publiques et la numérotation de plus de 3,3 millions de bâtisses jusqu'à ce jour. Le premier ministre a valorisé, dans ce sens, les avancées réalisées en matière de dotation de notre pays en système unifié d'adressage conformément aux normes internationales, soulignant qu'il est désormais temps de passer à sa deuxième étape de concrétisation en le généralisant aux autres wilayas du pays. Le ministre de l'Intérieur a été chargé d'œuvrer de concert avec l'ensemble des secteurs à même de mettre en place son plan de mise en œuvre conformément aux délais fixés, tout en accordant la priorité en matière de dénomination aux symboles de la guerre de libération nationale conformément au cadre juridique en vigueur. M.Bedoui a appelé, en outre, à l'accélération de la présentation du décret exécutif encadrant cette opération au Gouvernement, exhortant tous les secteurs à apporter leur contribution à même de mener à bien cette opération et d'exploiter les jeunes compétences et les start-up pour participer à la mise en œuvre de ce projet national important, tant à l'intérieur du pays qu'à l'extérieur. Outre l'examen de la possibilité de convertir l'Agence de wilaya d'aménagement et d'urbanisme "URBANIS" en une Agence nationale d'adressage, M. Bedoui a chargé, dans ce sens, le ministre de l'Intérieur de lancer un appel pour attirer ces start-up, de l'intérieur ou de l'extérieur du pays, à même de contribuer à la réalisation de l'opération d'adressage. Troisièmement: Un exposé sur les spécialités d'excellence, présenté par le ministre de la Formation et de l'enseignement professionnels, dans lequel il a mis l'accent sur le potentiel et les capacités de formation adaptés aux besoins du marché national de l'emploi dont recèle le secteur, outre le développement des entreprises économiques. A ce propos, il a été proposé la mise en place de nouvelles branches de spécialités d'excellence en partenariat avec les entreprises économiques nationales et étrangères activant dans notre pays en vue d'assurer une formation de qualité au profit des jeunes selon les normes internationales en matière de numérique, de prestations, d'agriculture, d'industrie agroalimentaire, d'énergies et de véhicules notamment que les centres d'excellence déjà existants ont démontré leur efficacité. Dans ce sens, le Premier ministre a mis en avant la place de la formation et de l'enseignement professionnels au niveau mondial grâce à son leur rôle dans le développement économique et la prise en charge des besoins de l'entreprise moderne en termes de main d'œuvre moderne et qualifiée. Il a également souligné l'impératif d'adapter notre système de formation aux normes internationales en la matière, appelant tous les secteurs à l'adoption d'une nouvelle approche concernant l'opération de formation pour promouvoir la performance des établissements sous leur tutelle. Ainsi, Il a été décidé de: - Relancer le baccalauréat professionnel, à l'instar des autres pays du monde. Une commission intersectorielle composée des secteurs de la Formation professionnelle, de l'Education nationale et de l'Enseignement supérieur sera chargée de réfléchir sur les mécanismes devant concrétiser, graduellement, cette proposition. - Chaque secteur est appelé à adopter une stratégie sectorielle claire en matière de formation professionnelle, laquelle sera mise en œuvre via des conventions avec le secteur de la formation professionnelle, réalisées avant la prochaine rentrée sociale. - Programmation d'une réunion de Gouvernement consacrée, exclusivement, à l'examen des propositions de la commission intersectorielle au sujet de la création du baccalauréat professionnel et aux propositions de tous les secteurs à propos de la stratégie nationale de la formation et de l'enseignement professionnels. Quatrièmement: le Gouvernement a approuvé un projet de marché de gré à gré simple, présenté par le ministre de l'Agriculture, du développement rural et de la pêche relatif à l'acquisition d'équipements et d'applications informatiques et à la mise en place d'un réseau national au profit des services vétérinaire et du contrôle vétérinaire avec une entreprise publique.