Le parti du Rassemblement national démocratique a annoncé, mercredi à Alger, le lancement de l'initiative "vers une mutation républicaine" pour faire sortir l'Algérie de la crise politique qu'elle traverse. Lors d'une conférence de presse, le Secrétaire général par intérim du parti, Azeddine Mihoubi a présenté les grands axes de cette initiative politique qui "procède de la volonté sincère de contribuer, en tant qu'acteur politique, à l'enrichissement du débat autour du dialogue sur le devenir de la République dans le contexte des tiraillements que connait l'Algérie depuis le début de l'année. C'est une initiative ouverte à toutes les forces politiques à l'élite qui partage cette vision et ce projet". Il a indiqué que le lancement de cette initiative, à ce moment précis, constitue "un devoir national nécessaire. Nous sommes contraints de débattre d'un thème de transition républicaine, qui accompagnerait l'Etat dans le passage d'une démocratie naissante vers un renouveau républicain, tel qu'espéré par notre peuple". "Nous sommes ravis que de nombreuses initiatives soient proposées par de multiples compétences nationales, mais, nous devons remarquer qu'elles manquent tantôt de clarté ou parfois marquées par des hésitations", a-t-il souligné. "Tout en exprimant notre grande considération à leurs initiateurs, notamment aux personnalités de renom qui sont derrière ces louables initiatives, nous relevons d'ores et déjà des signes annonciateurs de leur échec en raison de l'exclusion de certaines parties et le manque de mécanismes efficients de mise en œuvre et même parfois le manque de vision future". M. Mihoubi a appelé à "rester vigilants quant à l'exploitation des aspirations et espoirs de notre peuple à des fins de règlement de comptes, comme fut le cas au début de la transition démocratique au début des années 1990". Evoquant l'Instance nationale de dialogue et de médiation, il a affirmé que le parti "appuie toutes les initiatives proposées qui sont sincères et inclusives", soulignant que le dialogue "est une constante immuable et une nécessité vitale, loin d'être un choix". Le RND affirme également son engagement en faveur "du rapprochement des points de vues, mais qui partagent l'objectif unique de servir le pays et l'intérêt général". "Nos efforts respectifs devront tendre, dans la phase actuelle, sur un but unique celui d'aller à des élections présidentielles qui concrétiseraient les articles 7 et 8 de la Constitution et dans lesquelles l'urne sera le seul arbitre", a ajouté M. Mihoubi. "Nous appelons, par la même occasion, l'instance chargée du dialogue à composer positivement avec toutes les composantes de la société et ses représentations politiques et de favoriser la participation de tous les partis politiques, loin de toute exclusion et surenchères populistes qui attisent les luttes et les divergences", a-t-il ajouté. M. Mihoubi s'est dit convaincu que l'instance chargée du dialogue "ne doit pas être partie prenante au dialogue, mais comme outil pour sa conduite et pour sa direction", cela signifie, précise le document, qu'elle devra s'interdire de poser des conditions préalables et de dicter des exigences qui ne s'accordent pas avec sa nature". Le RND estime que cette instance devra afficher une entière neutralité avec les parties concernées et accorde à cette attitude une importance sensible et primordiale. Par ailleurs, le SG par intérim du RND a affirmé n'accepter "aucune forme d'exclusion de son parti de la scène politique, ni de verser dans la surenchère ou le populisme. Nous sommes tous des Algériens, ce qui s'applique à nous doit s'appliquer aux autres partis de l'opposition". Le RND a qualifié de "ligne rouge" l'institution de l'Armée nationale populaire (ANP), garante de la préservation de la Constitution, de la paix et de la stabilité du pays et des fondements de la Nation. Quant aux axes de la mutation républicaine espérée par le Rassemblement, le parti réitère l'importance du dialogue avec tous les partenaires parmi les partis politiques, les associations et les compétences nationales, sans exclusion ou marginalisation, et appelle à la mise en place d'une plateforme politique de mutation républicaine espérée qui serait adoptée par toutes les initiatives louables et constituerait un projet de programme politique électoral du candidat auquel aspirerait le peuple pour la conduite des réformes dans la période post électorale.