Les troupes du général à la retraite, Khalifa Haftar, en Libye ont annoncé samedi accepter la trêve temporaire réclamée par l'ONU à l'occasion de l'Aïd al-Adha, à quelques heures de l'annonce du Gouvernement d'union nationale (GNA) affirmant être prêt à respecter ladite trêve sous conditions. "Khalifa Haftar a annoncé l'arrêt de toutes les opérations militaires dans la banlieue de Tripoli", a déclaré Ahmed al-Mesmari, "porte-parole" des troupes de Haftar, lors d'une conférence de presse à Benghazi, dans l'Est libyen. "La trêve commence aujourd'hui, samedi, à partir de 15H00 (13H00 GMT) et durera jusqu'à lundi à 15H00 également", a-t-il ajouté, précisant que "la réponse" des forces de Haftar "à toute violation de la trêve serait immédiate et sévère sur tous les fronts". Quelques heures plus tôt, le Conseil présidentiel du Gouvernement d'union nationale libyen (GNA) a indiqué, dans un communiqué, "accepter une trêve humanitaire pour les jours de fête d'Al-Adha", (fête du sacrifice" qui commence dimanche en Libye. Le GNA a cependant tout de suite imposé "quatre conditions", réclamant que la trêve concerne "toutes les zones de combats, avec cessation des tirs directs et indirects et de tout mouvement de troupes". Il veut également "l'interdiction des vols et des survols de reconnaissance dans la totalité de l'espace aérien, ainsi que de tout départ d'avion des bases aériennes". Le général à la retraite, Khalifa Haftar, a lancé le 4 avril une offensive pour tenter de s'emparer de la capitale Tripoli, siège du GNA, reconnu par les Nations unies. Après plus de quatre mois d'affrontements meurtriers, les troupes de Haftar stagnent aux abords de la capitale, freinées par les forces du GNA. Le 5 août, une frappe aérienne contre une ville du sud de la Libye, attribuée par le GNA aux forces pro-Haftar, a tué une quarantaine de civils. S'inquiétant de l'escalade des combats, l'émissaire de l'ONU en Libye et chef de la Mission d'appui de l'ONU en Libye (Manul), Ghassan Salamé, avait plusieurs fois appelé à une trêve, sans succès. Le GNA a appelé la Manul à "garantir la mise en œuvre de cette trêve et à relever toute violation". Selon un dernier bilan publié vendredi par l'Organisation mondiale de la santé (OMAS), les combats aux abords de Tripoli ont fait 1.093 morts et 5.752 blessés depuis le 4 avril ainsi que plus de 120.000 déplacés.