Le président de la Ligue des oulémas, prêcheurs et imams du Sahel, Ahmed Mortadha, a appelé jeudi à Nouakchott (Mauritanie) les pays musulmans à généraliser l'usage du "Guide des bonnes pratiques en matière d'enseignement de l'éducation religieuse face à l'extrémisme violent et à la radicalisation". Dans une déclaration à l'APS, au terme des travaux du 10e Atelier de la Ligue des oulémas, prêcheurs et imams du Sahel (LOPIS), sanctionnés par l'annonce officielle de la publication du premier Guide contre l'extrémisme, fruit de six années de travail, M. Mortadha a indiqué que la Ligue était "disposée à mettre ce guide à la disposition des pays musulmans afin d'en généraliser l'usage pour éviter aux jeunes de tomber dans le piège de l'extrémisme violent". "S'il est vrai que la LOPIS est une organisation régionale comprenant des pays du Sahel, rien ne l'empêche de faire bénéficier toute l'humanité de ce premier guide du genre contre l'extrémisme violent", a-t-il estimé. "Convaincue de l'impératif d'intensifier les efforts de tous les acteurs, notamment ceux intervenant dans la sphère religieuse tels les oulémas, les prêcheurs et les imams du monde entier, pour répandre les véritables préceptes de la religion conformément aux principes du juste milieu et de modération contre les courants takfiri", la LOPIS plaide pour la généralisation de l'usage de ce Guide des bonnes pratiques. Les travaux de ce 10e Atelier de la LOPIS, organisé en collaboration avec l'Unité de fusion et de liaison (UFL), en application des recommandations de la 6e Rencontre de Nouakchott, tenue en 2017, ont débuté mercredi avec la participation d'imams, de prêcheurs et d'oulémas du Sahel qui ont examiné le contenu du Guide des bonnes pratiques pour l'enseignement de l'éducation religieuse dans la lutte contre la radicalisation et l'extrémisme violent. Ce Guide qui comprend trois axes, à savoir "La terminologie", "La morale" et "Les ambiguïtés", sera mis à la disposition des oulémas, prêcheurs et imams en vue de "lutter contre l'extrémisme, rétorquer aux ambiguïtés et renforcer les principes de la paix et de la réconciliation" à travers les propositions des membres pour "renforcer et améliorer le contenu de l'enseignement de l'éducation religieuse dans les écoles", a affirmé le secrétaire général par intérim de la LOPIS, Mohamed Dif. Outre l'UFL, le Centre africain d'études et de recherches sur le terrorisme (CAERT) relevant de l'Union africaine (UA) et la Mission de l'UA au Mali et au Sahel ont pris part aux travaux de cet atelier. Créée en 2010, l'Unité de fusion et de liaison (UFL) est un mécanisme régional de coordination sécuritaire et d'échange d'informations entre les pays du Sahel dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme violent. Créée à Alger en 2013, la LOPIS compte des imams, prêcheurs et oulémas des huit pays membres (Algérie, Mauritanie, Libye, Mali, Nigeria, Niger, Burkina Faso et Tchad), et de deux pays observateurs dans le cadre du processus de Nouakchott (Côte d'Ivoire, Guinée), ainsi que des représentants d'organisations régionales et continentales et des universitaires.