La violence dans les établissements hospitaliers, notamment aux services des urgences et dans certaines structures de santé de proximité d'Ouargla, demeure une préoccupation majeure en milieu professionnel de santé, de l'avis de praticiens rencontrés par l'APS. Ce phénomène requérant l'intensification des efforts à travers la mise en place de mécanismes et d'assurer une meilleure prise en charge des malades pour épargner d'éventuelle recrudescence du fléau, ont estimé des médecins praticiens du secteur de la santé de la wilaya d'Ouargla. Les agressions perpétrées à l'encontre des corps médical et paramédical exerçant dans des structures de santé de la wilaya sont "pratiquement quotidiennes" et prennent de plus en plus une ampleur "inquiétante" influant négativement sur l'exercice aussi bien des praticiens que des paramédicaux, a déclaré à l'APS le chef du service de la prévention à la direction de la santé, de la population et de la réforme hospitalière (DSPRH) . Le Dr. Djamel Mâamri a, à ce titre, préconisé une série de mesures susceptibles d'épargner tout malentendu provoquant des agressions verbales et physiques, consistant notamment en "la mobilisation des agents chargés d'accueil et d'accompagnement des patients, la sensibilisation du citoyen sur ses droits et devoirs au sein des structures de santé, ainsi que la vulgarisation des missions assumées par les établissements hospitaliers". Le même responsable a expliqué que la confusion par les citoyens entre les cas malades dits "normaux" et autres à prendre en charge en urgence constitue souvent le nœud gordien que provoque le citoyen en exigeant, sans conformité aux règles et respect de priorité, du personnel médical et paramédical en exercice d'intervenir et de prodiguer les soins "vite-fait" qu'aucun ne tolère provoquant des altercations souvent émaillées d'agressions. "La bonne communication et le bon accueil réservé au malade et son accompagnateur, ce dernier en difficile état psychique pratiquement, leur orientation d'une manière acceptable font partie des mécanismes à même d'éviter et d'atténuer ce phénomène et, ainsi, permettre au personnel médical de mener leur noble mission dans les meilleures conditions", a encore souligné le Dr. Mâamri. Il a estimé nécessaire la présence permanente et suffisante des agents de sécurité au niveau des structures pour faire prévaloir la sécurité, notamment au niveau des services des urgences de l'établissement public hospitalier "EPH-Mohamed Boudiaf", le plus exposé aux cas d'agressions au niveau de la wilaya d'Ouargla. Selon le chef de la prévention à la DSPRH, cette structure accueille quotidiennement un nombre importants de patient qui ne peuvent être gérés ou maitrisés par deux agents de sécurité, exerçant alternativement jour et nuit, et dont leur principale mission est d'enregistrer les coordonnées loin d'assurer la sécurité du personnel médical. L'intervenant a, par ailleurs, évoqué les contraintes rencontrées par les structures de santé des wilayas du Sud, liées notamment au manque des corps médicaux et paramédicaux, les longues heures de travail assurées et leur répercussion sur l'aggravation de ce phénomène, avant de relever que le manque de la main-d'œuvre a également influé négativement sur l'exercice des praticiens et sur leurs comportements à l'égard des patients constituant parfois une raison directe d'agressions par les visiteurs. Ce constat ne peut, toutefois, occulter les efforts déployés par l'Etat pour offrir une meilleure prise en charge médicale au profit des citoyens traduits notamment par la mise en place dernièrement d'une importante batterie de mesures portant sur le renforcement du corps médical des établissements hospitaliers des régions du Sud du pays. Le contrôleur général chargé des urgences à l'EPH-Mohamed Boudiaf a, de son côté, avancé que le phénomène de la violence verbale ou physique à l'encontre du personnel de la santé au sein des structures et la dégradation des équipements médicaux ont connu dernièrement, notamment en gardes de nuit, une tendance à la hausse, dont l'agresseur est souvent en état d'ébriété difficile à maitriser. Les praticiens butent, ainsi, à de sérieuses contraintes liées à l'aggravation du phénomène de la violence hypothéquant leur exercice et sécurité professionnelle, notamment les médecins praticiennes assurant les gardes nocturnes, qui se trouvent exposées à des invectives aussi bien des accompagnateurs des malades que de ces derniers, a fait savoir ce responsable,. Le personnel de la santé endure de difficiles conditions de travail afférentes aux grands nombres de malades accueillis quotidiennement et faisant partie des facteurs de cette violence inaccoutumée au sein des structures de santé. Recourir aux entreprises de vigiles pour sécuriser les établissements hospitaliers Le Dr Djamel Mâamri a suggéré, après avoir avancé la fiabilité d'hypothèse au niveau de certains secteurs, l'éventuel recours aux entreprises de gardiennage pour assurer la sécurité des établissements hospitaliers, des corps médical et paramédicaux, notamment durant les gardes de nuits, en optant, a-t-il dit, pour la conclusion de conventions avec les entreprises vigiles concernées à même de protéger le personnel de la santé et contribuer à l'amélioration des prestations médicales et une meilleure prise en charge des patients. Il a, dans ce contexte, mis l'accent sur la nécessaire prise de mesures dissuasives contre les auteurs de tels dépassements, suite à l'agression corporelle perpétrée dernièrement contre un agent de santé au niveau de l'EPH de santé de proximité du quartier Mekhadma ayant bravé de graves préjudices. Approchés par l'APS au niveau de l'EPH-Mohamed Boudiaf d'Ouargla, de nombreux citoyens estiment que "la cause des agressions est inhérente aux mauvaises prestations médicales offertes, au manque du corps médical au niveau des services médicaux, notamment les urgences, engendrant, après de longues heures attentes, des altercations souvent émaillées d'agressions". Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière Mohamed Miraoui avait instruit les directeurs de la santé des wilayas de saisir la Justice contre les auteurs de violences sur le personnel des établissements de la santé. Intervenant lors d'une réunion avec les directeurs des wilayas à l'occasion de la rentrée sociale, le ministre a mis l'accent sur "la nécessité de porter plainte et de se constituer partie civile contre tout auteur de violences sur le personnel de la santé et de laisser la justice suivre son cours''. Miraoui a souligné, à ce titre, qu'"aucun individu, quelles que soient ses raisons, n'a le droit de se livrer à ces actes néfastes entravant le secteur, en général".