L'hôpital de Koléa, dans la wilaya de Tipaza, a vécu mercredi dernier une soirée mouvementée, suite au décès d'une parturiente et de son nouveau-né. De violents affrontements ont éclaté à l'intérieur de l'EPH, les membres de la famille de la défunte accusant le personnel de l'hôpital de négligence. Des scènes qui ont créé la panique parmi les patients, proches de malades et personnel médical et paramédical ce qui a conduit à l'intervention des policiers de Koléa, aidés par leurs collègues de la Sûreté de daïra de Fouka qui se sont déployés à l'intérieur et aux alentours de la structure sanitaire, selon Ennahar online'. De son côté, un communiqué de la direction de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière de la wilaya de Tipaza rapporte que la patiente, âgée d'une trentaine d'année, a été admise, mardi dernier, à l'hôpital de Koléa et qu'elle a accouché d'un bébé de sexe féminin, par voie basse, vers 14h, le jour suivant. La patiente a été immédiatement conduite au service des nouveau-nés pour être prise en charge par un médecin spécialisée, selon la direction de la Santé qui ajoute que le rapport de cette dernière indique que l'état de la malade a connu des complications suite à une hémorragie aigue. Malgré l'intervention de l'équipe médicale spécialisée dans l'anesthésie et la réanimation, la patiente a succombé. Le même document indique qu'une commission d'enquête a été dépêchée à l'hôpital, jeudi dernier. Ces affrontements qui ont éclaté font partie d'une longue liste d'incidents qu'ont connus les hôpitaux algériens, particulièrement leurs services d'urgence. La semaine dernière, les urgences chirurgicales orthopédiques du Centre hospitalier universitaire Ibn Badis' à Constantine ont été saccagés, dans la nuit de dimanche à lundi, vers 22h30 par un groupe de personnes qui accompagnait un malade blessé. Ces individus exigeaient du staff médical et paramédical de libérer le bloc opératoire et de prendre en charge, en priorité, « leur patient », avant de commettre des actes de violences. En février dernier, l'hôpital de Douéra, à l'ouest d'Alger, a été le théâtre de scènes horribles. Des médecins et des infirmiers du service des Urgences ont été attaqués à l'arme blanche par des délinquants. La Sûreté de la wilaya d'Alger avait rapporté l'arrestation de 7 personnes et la saisie de 13 armes blanches. Pour Lyes Merabet, président du Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP), une opération commando est nécessaire pour lutter contre le phénomène de la violence. Leur dernière enquête, en 2016, a fait ressortir le chiffre de 2.700 agressions sur des professionnels de la santé en 8 mois, dans 20 wilayas. Lors d'une visite de travail à Blida, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Mohamed Miraoui, avait qualifié d' « inacceptables » les agressions contre les personnels de santé. « Je ne tolère aucune agression contre les personnels de santé, dans l'exercice de leur fonction, car il s'agit d'un délit que rien ne saurait justifier », avait affirmé le ministre.