Le directeur général d'Algérie Presse Service (APS), Fakhreddine Beldi, a appelé mardi à Alger, à opérer un changement dans le mode d'information pour faire face à "l'infobésité" à travers de nouveaux services adaptés à la conjoncture. "Il s'agit de s'adapter au nouveau mode de consommation de l'information générée par la prolifération des supports de réception (mobile, tablette..), au regard de la rapidité avec laquelle l'information est répandue et la multitude de sources d'où elle provient", a indiqué M. Beldi à l'ouverture de la 28ème assemblée générale de l'Alliance des Agences de presse des pays de la Méditerranée (AMAN). Il a indiqué que le thème de la présente rencontre "Les Agences de presse face aux défis du siècle: opportunité de se conformer au média global" est dicté par "l'environnement géopolitique et médiatique empreint d'une féroce concurrence avec l'émergence de nouveaux professionnels à la lumière des espaces ouverts, de plus en plus nombreux via Internet". "Ces mutations renouvelées et accélérées au plan de la technique et du message médiatique ont été à l'origine de l'infobésité véhiculée par les différents moyens modernes de communication, au risque d'impacter les Agences de presse dans leur existence". Pour M. Beldi, "l'infobésité prend ainsi tout son sens", donnant pour preuve "les chiffres effarants de 26,66 milliards d'appareils connectés en 2019 dans le monde, 1,6 milliard de sites web, 333 millions de noms de domaines enregistrés et 2 millions de blogs créés quotidiennement". Estimant que l'Algérie "n'échappe pas à cette dynamique mondiale", il a cité les données de l'Autorité de régulation de la Poste et des Télécommunications qui indique que le nombre des abonnés individuels à l'internet "est passé de zéro au début de l'année 2000 à plus de 50 millions d'utilisateurs en 2018". Cette évolution a amené l'APS à "rechercher constamment les meilleurs moyens d'utilisation de la technologie au service d'une information exacte, vérifiée et étayée de vidéos, de textes, de photos et d'infographies", a-t-il ajouté, précisant que "c'est là le défi que l'APS s'est attelée à relever ces dernières années pour préserver son statut de premier fournisseur d'information en Algérie, tout en veillant au respect du service public et en adoptant la rapidité, l'objectivité, la précision et la crédibilité". Il a noté également que l'APS s'est dotée d'un data-center avec pour objectif de "répandre toute la technologie de la nouvelle plateforme de réception, de traitement, de diffusion et d'archivage au niveau du siège central, des directions régionales et des bureaux à l'étranger". A travers cet outil-plateforme (Fileworx) dédié au multimédia, l'APS souhaite "gagner de nouveaux abonnés, en plus du grand public et des abonnés habituels pour devenir un véritable média global", a-t-il soutenu. Il a affirmé, dans ce sens, que l'APS "s'emploie à produire ses contenus sous différents formats, écrits, vidéos, sonores, photos et infographies, tout en étant actif sur les réseaux sociaux". "Les mutations engendrées par le statut de média global ont conduit l'APS à adopter une politique de formation", a-t-il rappelé, ajoutant que ce créneau connait "une attention particulière à travers des formations spécifiques et de qualité, assurées au profit du personnel de l'audiovisuel et de l'ensemble des rédacteurs, grâce à un partenariat pérenne avec les plus importants médias internationaux". Le DG de l'APS a indiqué que la dynamique de migration de l'Agence vers le média global a impacté l'ensemble de la production, relevant que "depuis peu, des médias connus sur la scène journalistique mondiale s'appliquent à développer des algorithmes pour mieux cibler les attentes des lecteurs, via des recommandations, des conceptions d'alertes sur l'actualité, la vérification des faits, la rédaction automatique ou encore l'analyse de quantités importantes de données". Ainsi, "le concept de l'intelligence artificielle (IA) est de plus en plus utilisé dans certaines rédactions", a-t-il souligné, précisant qu'avec l'écriture automatique d'articles, la veille journalistique et la prolifération de fausses informations, l'IA "peut être au service du pire comme du meilleur". 1. Beldi a appelé, par la même occasion, à inscrire cette problématique dans les prochains débats de l'AMAN.