Les participants à un colloque national sur la dynamisation des cellules d'écoute, de prévention et de santé des jeunes ont plaidé, mercredi à Alger, pour une stratégie nationale unifiée de lutte contre les fléaux sociaux, notamment en milieu juvénile. Lors des travaux de cette rencontre de deux jours, organisée par le ministère de la Jeunesse et des Sports, l'accent a été mis sur l'impératif d'élaborer cette stratégie en associant tous les secteurs concernés, les institutions et organisations nationales et la société civile, en vue de la mobilisation de l'ensemble des potentialités et la coordination de l'action commune pour lutter contre tous les fléaux sociaux, à l'instar de la toxicomanie et des violences. Dans ce cadre, la Directrice générale de la Jeunesse au ministère de tutelle, Samia Benmaghsoula, a mis en avant l'impératif de consolider et d'intensifier l'action commune entre l'ensemble des acteurs en matière de lutte contre les fléaux sociaux à travers la prise en charge des préoccupations des jeunes et des enfants et la garantie de la protection aux plans sanitaire, social, éducatif et récréatif". Elle a souligné, à ce propos, l'importance de "promouvoir l'action de proximité à travers le renforcement des actions de sensibilisation en se rapprochant de la frange des jeunes et des enfants, et en dynamisant les cellules d'écoute pour prendre connaissance des problèmes, dont souffre cette catégorie". De son côté, le représentant du département de la Santé, Mohamed Chakali a relevé l'importante prise en charge sanitaire et mentale des jeunes, notamment des adolescents, eu égard au caractère "sensible voire difficile" de cette période de la vie d'un être humain". Il a évoqué, dans ce contexte "les efforts fournis actuellement pour cerner les caractéristiques de cette tranche d'âge", d'autant que l'adolescent "de par les transformations psycho-physiologiques liées à son âge, pourrait être exposé à de nombreux dangers dans la société s'il ne bénéficie pas d'accompagnement ou de protection psychique", a-t-il expliqué. Abordant le phénomène de suicide parmi les jeunes, il a fait état de 54 cas parmi les jeunes de moins de 17 ans, dont 9 filles, sur un total de 561 cas enregistrés en 2018, selon les chiffres communiqués par le ministère de la Santé. Quelque 3400 tentatives de suicide avaient été recensées durant la même période, a-t-il encore ajouté. En ce qui concerne le phénomène de la prolifération de la consommation de drogues, le représentant du ministère de la Santé a estimé impératif de consolider les centres de désintoxication à travers les wilayas du pays en ressources matérielles et humaines nécessaires, mettant l'accent sur l'importance d'organiser des sessions de formation continue en faveur des médecins, des psychologues et des spécialistes en matière de lutte et de traitement de la toxicomanie. Par ailleurs, le représentant du ministère de la Justice a mis l'accent sur la nécessité de redynamiser le rôle des cellules d'écoute et d'élaborer une stratégie nationale de lutte contre les fléaux sociaux en milieu de jeunes, rappelant "les efforts consentis en matière de protection de la jeunesse et de l'enfance". Abondant dans le même sens, le représentant du ministère de la Solidarité nationale a relevé l'importance de réactiver les 81 cellules d'écoute existant dans différentes wilayas du pays, encadrées par 857 spécialistes à l'effet de prendre en charge les préoccupations des jeunes, toutes tranches d'âge confondues. Le président de l'Organisation nationale des associations pour la sauvegarde de la jeunesse, Abdelkrim Abidat a fait état, quant à lui, d'un million de toxicomanes, âgés entre 15 et 35 ans, préconisant la création de nouveaux centres hors hôpitaux, spécialisés en traitement des toxicomanies. Il a rappelé, dans ce sillage, l'expérience du Centre national de prévention, de naturothérapie et de lutte contre la drogue, implanté dans la forêt de Bouchaoui (Alger).