Le ministre des Finances, Mohamed Loukal a déclaré, lundi devant la commission des finances et du budget de l'Assemblée populaire nationale (APN), que l'importation des véhicules touristiques de moins de trois ans par les citoyens et à leurs propres frais, conformément au Projet de loi de finances (PLF-2020) ne profitera pas au marché noir des devises. Lors d'une séance présidée par Tarek Tridi et consacrée aux réponses aux préoccupations des membres de la commission concernant le PLF-2020 en présence du ministre des Relations avec le parlement, Fethi Khouil, M. Loukal a précisé que "l'importation de ces véhicules n'alimentera pas le marché noir des devises détenu par les plus gros vendeurs et acheteurs traditionnels". Hormis les transferts des Algériens établis à l'étranger, estimés à 2,5 milliards d'euros, le marché noir des devises est financé par les plus gros vendeurs, à savoir "ceux qui s'adonnent à la surfacturation de l'importation" et les plus gros acheteurs, connus pour leur évasion fiscale. "Pour maîtriser cet espace, nous devons maîtriser la surfacturation de l'importation et l'évasion fiscale", a-t-il dit. M. Loukal a souligné que "l'Etat veille à ce que l'importation des véhicules de moins de trois ans s'effectue dans une totale transparence, d'où son refus d'autoriser les concessionnaires automobiles agréés à assurer ce type d'importation". A une question des membres de la commission sur la généralisation des licences d'importations de véhicules à moteur Diesel, le ministre a expliqué que ce carburant serait retirée du marché européen à l'horizon 2023, c'est pourquoi "le Gouvernement ne veut pas que le marché algérien soit inondé par des véhicules fonctionnant au diesel en cas d'autorisation de leur importation". Quand à la proposition des députés relative à l'augmentation à 5 ans de l'âge des véhicules importés au lieu de 3 ans, il a fait savoir que le but était d'alimenter le marché en voitures de longue validité et non l'inverse. Sur un autre registre, M. Loukal a expliqué que l'ouverture de bureaux de change en Algérie serait une démarche infructueuse, vu leur faible rendement en raison du manque d'activités touristiques en Algérie, ces bureaux ne pouvant pas de ce fait drainer les devises circulant sur le marché parallèle. Plus explicite, il a cité les facteurs à l'origine de la non augmentation de l'allocation touristique, à l'instar de l'érosion des réserves de changes et des faibles recettes.