La Déclaration du 1er Novembre 1954 a marqué un "tournant décisif" dans l'histoire du peuple algérien, ont affirmé mercredi les participants à une rencontre en commémoration du 65e anniversaire de la réunion des six chefs historiques, organisée par la commune de Raïs Hamidou (Alger-ouest). "Les six historiques, réunis en secret un certain 23 octobre 1954, avaient un seul et unique mot d'ordre La patrie", a rappelé le directeur général des Archives nationales, Abdelmadjid Chikhi, au début de cette commémoration, dont la cérémonie a eu lieu au domicile du militant Mourad Boukechoura (lieu de la réunion des Six), en présence de moudjahidine et de représentants de l'administration locale. "La réunion de Larbi Ben M'hidi, Mostefa Ben Boulaïd, Didouche Mourad, Krim Belkacem, Mohamed Boudiaf et Rabah Bitat, en ce lieu historique, a eu lieu dans un contexte marqué par des ambiguïtés, mais elle a abouti à la ferme conviction qu'il faut impérativement déclencher la Révolution du 1er Novembre 1954", a fait savoir M. Chikhi lors d'une conférence organisée à cette occasion par l'association Machaâl Echahid. Revenant sur certains faits marquant le contexte dans lequel s'est tenue la réunion, à l'instar du différend dans les rangs du parti du peuple algérien (PPA) et du Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD) et l'impatience de certaines parties à l'égard de la décision de déclencher une action armée, M. Chikhi a indiqué que toutes ces questions ont été définitivement tranchées dans une Déclaration qu'il a qualifiée de "formidable". Il a souligné, à ce propos, que la Déclaration du 1er Novembre 1954 avait été rédigée "avec la participation de tous et non pas par une seule personne, comme tentent de le faire croire certains", prônant, face aux amalgames, de faire prévaloir l'objectivité en recourant d'abord aux documents. Quant aux témoignages des moudjahidine et des intervenants dans l'écriture de l'histoire, il a estimé qu'ils constituent "des pistes que les historiens peuvent explorer". Le directeur général des Archives nationales, a évoqué, par ailleurs, "la discrétion" qui a entouré la réunion des Six au domicile de Boukechoura, précisant que "la date du déclenchement de la Glorieuse Révolution n'a pas été dévoilée afin de surprendre l'ennemi". Pour la moudjahida Zohra Drif Bitat, la nuit du 1er Novembre a été "un tournant décisif dans l'histoire du peuple algérien". Rabah Bitat "n'a jamais parlé de qui a rédigé la Déclaration du 1er Novembre, mais il répétait, toujours, qu'elle représentait la voix du peuple algérien", a-t-elle fait savoir. S'adressant aux jeunes, Mme. Drif Bitat a estimé que "le 1er Novembre rassemble la génération d'hier et celle d'aujourd'hui, qui a montré au Monde son amour pour la patrie et sa disponibilité aux sacrifices, à l'instar de ses aïeux, pour son progrès et sa dignité". Cette rencontre, initiée par l'association Machaâl Echahid, s'inscrit dans le cadre d'une nouvelle approche adoptée par celle-ci, à travers le déplacement aux lieux des événements à célébrer ou à commémorer afin d'associer les différentes franges sociales à la célébration de la mémoire nationale, a expliqué Mohamed Abed, président de l'Association.