La pension des moudjahidine se situe dans les 24.000 DA le mois Les anciens combattants sont indignés et s'estiment marginalisés. La section de l'Organisation nationale des moudjahidine (ONM) de la wilaya d'Alger monte au créneau. Des centaines de moudjahidine des 57 communes de la wilaya d'Alger tentent de redorer le blason de l'organisation en se référant aux principes de la Déclaration du 1er Novembre 1954, pour laquelle 1,5 million d'Algériens sont morts en martys.«Acculée par la force des choses, notre organisation subit depuis des années une marginalisation soutenue et intentionnellement entretenue par les pouvoirs publics et l'administration centrale», lit-on dans un communiqué daté du 19 octobre 2011 et qui a été rendu public. Banderoles accrochées depuis dimanche au mur du siège de l'ONM, au boulevard Bouguerra d'Alger (El Biar), et réunions consécutives, les membres de l'ONM, appellent au respect des lois de la République, tout en rappelant les principes de la Révolution nationale (1954-1962). «Ils ont terni l'image des vrais moudjahidine en nous imputant tous les maux. On nous reproche d'avoir tout pris. Que la justice fasse son travail car le peuple ne demande que la vérité», dira un responsable de l'ONM. La dérive dans le respect des valeurs de la guerre de Libération nationale a conduit à la tragédie nationale et à la division entre les composantes du peuple. «C'est l'islam qui a été le ciment de l'unité nationale durant la guerre de l'Indépendance nationale. Que chacun prenne ses responsabilités face à la patrie et au peuple», déplora un moudjahid. L'Algérie ne protège pas assez les symboles de la Révolution, à commencer par les maisons qui ont servi de lieux de rencontres ou de réunions aux dirigeants: la maison de la famille Derriche à El Madania où a eu lieu la réunion historique des vingt-deux (22); la maison de feu Mourad Boukechoura à Raïs Hamidou où se sont rencontrés les six premiers des premiers acteurs du déclenchement de la Révolution algérienne, à savoir les défunts Mohamed Boudiaf, Didouche Mourad, Rabah Bitat, Larbi Ben M'hidi et Mustapha Ben Boulaïd. Les anciens moudjahidine ont accompli leur devoir au-dessus de tout soupçon et sont déçus par la politique qui a suivi l'Indépendance du pays. La pension des moudjahidine se situe dans les 24.000 DA le mois. Comment peut-on nous accuser d'avoir tout pris alors que d'autres qui ont trahi le pays se sont enrichis au nom de la Révolution algérienne? s'interrogent ces derniers. «Mais nous restons convaincus que nous avons fait la révolution par devoir patriotique et non par intérêt personnel», rappellent-ils. D'autres part, on évoque la commission des cadres de la Révolution qui a été bloquée pour certains moudjahidine, alors que pour d'autres elle a été réactivée. Deux poids, deux mesures pour l'histoire d'une révolution acharnée contre le colonialisme. «Il convient de rétablir le fonctionnement de cette commission et mettre fin aux disparités existantes», souligne le communique. Notons qu'une conférence de presse sera organisée aujourd'hui au siège de l'ONM.