Le Premier ministre, Noureddine Bedoui, a affirmé jeudi à Alger que la création du Commissariat national aux Energies renouvelables et à l'efficacité énergétique permettra de faire face aux obstacles et aux difficultés entravant la mise en œuvre, sur le terrain, du programme national en la matière. "La mise en place de ce commissariat vient en réponse aux difficultés et aux obstacles ayant été enregistrés lors de la mise en œuvre du programme national des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique", a indiqué M. Bedoui, dans une allocution, lue en son nom par le ministre de l'Energie, Mohamed Arkab, lors de la cérémonie d'installation du Commissaire aux énergies renouvelables et à l'efficacité énergétique. Ces difficultés, a-t-il précisé, consistent en le manque de coordination entre les différents secteurs, l'insuffisance en termes de compétences techniques et la non conformité des modes de financement actuels, ajoutant que ce commissariat "constituera une force de proposition à la disposition des Pouvoirs publics en vue d'opérer les changements dynamiques devant être introduits pour être au diapason du développement technique, technologique, scientifique et économique". "Huit ans après le lacement du programme national des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique, il s'est avéré que sa mise en œuvre est entravée par plusieurs obstacles et difficultés dont le financement, l'insuffisance en matière de compétences techniques locales et le manque de coordination entre les différents secteurs", a-t-il expliqué. Il a ajouté, à ce propos, que "la diversité des acteurs dans le domaine des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique outre la complexité des missions à assumer pour atteindre les objectifs stratégiques fixés par l'Etat, requièrent une coordination efficiente et cohérente entre les différents secteurs". Indiquant que cette coordination va permettre de déterminer les moyens disponibles notamment les expertises nationales, le Premier ministre a fait savoir que "l'Etat devait, dans le cadre de l'instauration d'une coordination multisectorielle entre les différents acteurs, créer une instance nationale jouissant des prérogatives nécessaires pour s'acquitter de ces missions". Il s'agit, a-t-il dit, du commissariat national aux Energies renouvelables et à l'efficacité énergétique. Mettant en avant les activités assurées par cette nouvelle instance, M. Bedoui a affirmé que le développement des énergies renouvelables et des mesures de l'efficacité énergétique constituait une "alternative à la sécurité énergétique dans le développement économique, la préservation de l'environnement et la lutte contre le changement climatique". "Le commissariat aura pour mission de définir une stratégie nationale pour le développement des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique et d'assurer une coordination des efforts nationales en vue de mettre en oeuvre les programmes adoptés par le pouvoir politique en faveur des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique. Le Commissariat oeuvrera également à assurer le soutien nécessaire aux parties prenantes institutionnelle et économique en termes de formation e d'encouragement de la recherche, du développement des informations scientifiques et techniques sur les énergies renouvelables", a ajouté M. Bedoui. Le Premier ministre a rappelé que les autorités publiques algériennes ont adopté en février 2011 un programme nationale aux énergies renouvelables et à l'efficacité énergétique à l'horizon 2030 dans le cadre de la planification de l'avenir énergétique en Algérie eu égard "à la demande croissante en énergie à l'effet d'amener le pays à diversifier ses ressources énergétique et partant assurer l'avenir des générations montantes". "L'objectif attendu à travers ces programmes est d'assurer la sécurité énergétique de notre pays et de créer à long terme une dynamique pour le développement économique par la relance des industries sources de richesse et de postes d'emploi permanents et la préservation de l'environnement ainsi que la lutte contre le changement climatique", a-t-il dit. Et d'ajouter "les capacités énergétique dont jouit l'Algérie notamment l'énergie solaire, nous permet d'agir pour introduire les énergies renouvelables dans le bouquet énergétique et contribuer à répondre aux besoins du marché national accru en électricité, préserver nos ressources des hydrocarbures, assurer des milliers d'emplois directs et indirects et économiser des quantités considérables de gaz qui seront exportées à l'étranger permettant d'assurer des revenus supplémentaires importants à l'Etat". Dans ce cadre, le Premier ministre a rappelé les mesures prises par le gouvernement en vue de mettre en oeuvre ces programmes qui consistent essentiellement en la création d'une Caisse nationale des énergies renouvelables et la mise en place d'un cadre juridique et des dispositions réglementaires devant examiner les conditions d'obtention de privilèges aux structures de production d'électricité à travers la promotion des énergies renouvelables ou la production commune, outre la mise en place des mécanismes encourageant la production des énergies renouvelables à travers lesquels sera garanti l'achat de la production pendant 20 ans pour les installations des énergies solaires et éoliennes. A ce propos, M. Bedoui a appelé M. Yassaa à "relever le défi en vue de développer les énergies renouvelables et l'efficacité énergétique étant donné que l'Algérie aspire à réaliser un bouquet énergétique pour diversifier les sources de l'énergie et ne pas dépendre uniquement du gaz pour produire l'énergie électrique alors qu'elle peut exploiter toutes les ressources dont elle recèle notamment l'énergie solaire pour produire cette substance vitale et orienter le gaz à des activités ayant une plus value pour développer l'économie et créer de nouveaux postes d'emploi. Le Commissariat des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique est dirigé par un commissaire désigné par décret présidentiel et un conseil d'administration composé des représentants de différents secteurs activant dans ce domaine, a-t-on rappelé. Le Commissariat est assisté dans ses missions par un Conseil consultatif composé de compétences nationales reconnues dans ce domaine, d'opérateurs économiques et de représentants de la société civile. Ce conseil se veut un espace de consultation et une force de proposition pour le développement des énergies renouvelables et la promotion des mesures de l'efficacité énergétique. Installé jeudi à la tête du commissariat aux énergies renouvelables et à l'efficacité énergétique en présence de membres du gouvernement, M. Noureddine Yassaa, âgé de 46 ans, est diplômé de l'université des sciences et des technologies Houari Boumediene et titulaire d'un doctorat d'Etat en chimie. M.Yassaa a travaillé en tant que chercheur à l'Institut allemand Max Planck et a occupé avant sa nomination à cette nouvelle tâche, le poste de directeur du centre de développement des énergies renouvelables (CDER). Il est également membre du bureau du groupe de travail relevant des Nations Unies chargé du changement climatique, membre de la commission de gouvernance du programme de recherche commune entre l'Union européenne(UE) et l'Union africaine (UA) sur les énergies renouvelables et aussi membre dans plusieurs instances nationales et internationales et coordinateur dans plusieurs programmes et projets dans le domaine des énergies renouvelables et du changement climatique au niveau national et international. M.Yassaa est éditeur de plus de 70 publications scientifiques internationales et membre dans le comité de lecture des revues nationales et internationales. Il a plusieurs études sur les énergies renouvelables en Algérie et dans la région du Sahel. M.Yassaa s'est consacré à la recherche et a obtenu plusieurs prix dans son domaine de spécialisation et a plusieurs contributions dans des revues internationales, des conférences et des forums nationaux et internationaux.