Le président du Conseil national des Droits de l'Homme (CNDH) Bouzid Lazhari a évoqué, dimanche à Alger, "des tentatives de pression sur l'Algérie pour des agendas étrangers occultes". En réponse à la question d'un journaliste sur la programmation au Parlement européen d'un débat général sur la situation en Algérie, M. Lazhari a déclaré "nous pensons qu'il existe certainement des agendas étrangers occultes pour faire ces pressions et à des fins inavouées, mais je tiens à dire à ceux qui parlent de violations des droits de l'Homme en Algérie que nous sommes là pour leur répondre" Il s'est dit à ce propos "étonné que le Parlement européen s'intéresse à l'Algérie alors que le monde entier est, depuis 10 mois, témoin que le peuple algérien exerce librement son droit à manifester pacifiquement et brandit même des banderoles qui vont parfois au-delà des limites habituelles dans la liberté d'expression". "Les droits existent et sont consacrés et celui qui prétend le contraire n'a qu'a nous contacter ou aller à la justice", a-t-il ajouté en marge d'un workshop sur "la formation des formateurs sur les pratiques adaptées au genre social dans les procédures de Police judiciaire" au profit des corps de la Sûreté et de la Gendarmerie nationales ainsi que des Service de la sécurité militaire. Soulignant que "l'Algérie est un exemple en matière de respect des droits de l'Homme par rapport aux autres pays arabes", le président du CNDH a admis néanmoins "des cas de dépassements auxquels le Conseil fait face". Par ailleurs, le président du CNDH a affirmé que son instance n'a été, à ce jour, destinataire d'aucune plainte pour dépassements dans la campagne électorale qui se déroule "dans de bonnes conditions". Appelant, à ce propos, "au respect des opinions de tous les citoyens", il a estimé "impératif que tout un chacun exprime son opinion de façon pacifique et civilisée afin d'éviter la violence et les dérapages". Concernant l'arrestation de citoyens qui s'opposent à l'organisation de l'élection présidentielle et qui ont tenté de perturber les meetings, M. Lazhari a expliqué que le Code pénal dispose que "nul ne peut être arrêté sans chef d'inculpation et tout citoyen a le droit de sa défense". Il a appelé, dans ce contexte, à l'édification d'un Etat de droit, au respect de la Justice et à son indépendance afin de pouvoir examiner tous les dossiers. Le président du CNDH a indiqué que l'Algérie "a franchi des pas positifs dans le domaine des droits de l'Homme", estimant nécessaire "d'être à l'écoute des critiques pour améliorer davantage la situation des droits de l'Homme dans notre pays".