La première partie du schéma directeur de la gestion des déchets ménagers et assimilés de la wilaya d'Oran, présentée jeudi au siège de la wilaya, fait ressortir que la commune d'Oran compte à elle seule 87 dépotoirs sauvages. Il s'agit d'une première partie du schéma directeur de la gestion des déchets ménagers et assimilés, réalisée par l'Agence nationale des déchets (AND), qui concerne la commune d'Oran, en attendant son élargissement pour faire un état des lieux de la gestion des déchets dans l'ensemble des communes de la wilaya. L'étude a révélé plusieurs dysfonctionnements dans la collecte des déchets au niveau de la commune d'Oran qui se répercutent négativement sur l'environnement, faisant savoir que la commune d'Oran produit 550 tonnes de déchets par jour et que 86% de ce volume de déchets est levé par les agents de collecte et 14% restent dans la nature, soit 77 tonnes par jour. L'exposé met, par ailleurs, le doigt sur un problème de taille, à savoir les chiffres ne reflètent pas souvent la réalité du terrain. A titre d'exemple, l'étude de l'AND révèle que la commune d'Oran paye les salaires pour 3.378 agents de collecte, alors que le P/APC assure qu'il n'a que 442 sur le terrain. Le wali d'Oran, Abdelkader Djellaoui, qui a présidé l'exposition de l'étude en présence des différents acteurs impliqués dans la gestion des déchets à Oran, a ordonné la mise en place d'une commission pour définir le nombre réel des agents responsables de la collecte des déchets dans la commune d'Oran, déclarant qu'"il est nécessaire d'assainir le secteur. Il est inadmissible qu'il y ait 2.936 agents payés sans accomplir le travail qui leur incombe." Le représentant de l'AND, Mohamed Mancer, qui a exposé l'étude, a estimé que la commune d'Oran dispose de moyens humains et matériels lui permettant de réussir la collecte des déchets ménagers, faisant remarquer que la centaine de camion mobilisés pour la collecte font une seule rotation par jour au lieu de deux et ne remplissent qu'en partie des bennes tasseuses et que les agents payés pour 6 heures par jour, ne travaillent en définitive que 2 heures sur 24 en moyenne. Le wali a, par ailleurs, instruit son exécutif à opter pour l'implantation de centres de transitions pour compacter les déchets avant de les acheminer vers les centres d'enfouissement technique (CET). Il s'agit de centres où transitent les déchets pour les compacter avec des machines et réduire leurs volumes avant d'aboutir aux CET. Ils ont pour avantage de réduire le coût de la collecte des déchets, a-t-on souligné. S'agissant de la valorisation des déchets, l'étude a révélé que l'équivalent de 2 milliards de dinars de plastique et 1.4 milliard de dinars de carton sont enfouis dans les CET. Concernant le recouvrement de la taxe d'enlèvement des ordures ménagères (TEOM), l'étude indique que le recouvrement maximal de cette taxe peut rapporter jusqu'à 1.3 milliard de dinars à la commune d'Oran. Le taux de recouvrement est estimé à zéro pour l'instant. A ce propos, le wali d'Oran a estimé qu'il est possible d'inclure cette taxe dans les factures d'électricité ou de l'eau. Une proposition qu'il s'est engagé à soumettre au Premier ministre. Au sujets d'autres taxes qui impliquent les commerçants et les industriels, il a instruit la direction de l'environnement de commencer par les unités industrielles via une commission mixte avec la direction de l'industrie. L'étude a comporté 10 recommandations en mesure de palier aux défaillances enregistrées et ainsi garantir une meilleure gestion des déchets dans la commune d'Oran.