La nécessité d'une stratégie consensuelle visant une solution politique négociée en Libye, tout en excluant la solution militaire et l'ingérence extérieure, a été évoquée jeudi à Brazzaville lors du sommet du comité de haut niveau de l'Union africaine (UA) sur la Libye. "Il nous incombe de faire avancer l'action de la communauté internationale autour d'une stratégie consensuelle de sortie de crise et d'un mécanisme pertinent d'harmonisation et de mutualisation des efforts, de facilitation et de médiation, en vue de mettre fin à la crise libyenne", a indiqué le président de ce comité et président de la République du Congo, Denis Sassou Nguesso, à l'occasion de cette rencontre. Il a réaffirmé également la position de l'Afrique sur la tenue du forum de réconciliation nationale inter-libyen et appelé le continent à "parler d'une seule voix pour une perspective de paix en Libye et pour les autres Etats voisins". "L'Afrique a reçu mandat d'organiser, au cours de l'année 2020, un forum de réconciliation nationale inter-libyen préalable à des élections présidentielles et législatives libres et crédibles", a-t-il souligné. De son côté, le président de la Commission de l'UA, Moussa Faki Mahamat, a salué les initiatives internationales de sortie de crise en Libye, plaidant pour une solution politique "négociée". "Les Libyens doivent prendre la responsabilité devant l'histoire de faire taire les armes. Nos énergies doivent être mobilisées pour faire taire définitivement les armes", a-t-il encore ajouté. Le président mauritanien, Mohamed Ould El-Ghazaouani, a indiqué, pour sa part, que la situation en Libye, qui constitue une "crise majeure" pour la communauté internationale, "perdure à cause de l'intervention étrangère". Il a estimé que l'Afrique "doit être partie prenante dans la recherche de la paix en Libye" et que la communauté internationale "doit trouver avec les Libyens une solution durable à la crise". Intervenant par la même occasion, le président djiboutien, Ismaël Omar Guelleh, a dénoncé l'intervention étrangère en Libye, soulignant que "les problèmes de l'Afrique doivent être réglés par les Africains eux-mêmes". "Huit ans après le déclenchement de la crise libyenne, nous n'avons plus d'excuses", a-t-il averti.