L'Algérie et le Royaume-Uni doivent négocier un accord de coopération globale pour substituer à l'accord d'association avec l'Union européenne (UE) après le Brexit, a indiqué mardi à Alger le directeur général de l'Europe, au ministère des Affaires étrangères, Mohamed Haneche. "Nous pensons que les gouvernements des deux pays doivent entamer, sans perdre de temps, des négociations pour un accord global qui encadre la coopération bilatérale dans ses différents aspects", a déclaré M. Haneche lors du forum d'affaires algéro-britanniques organisé par le Forum des chefs d'entreprises (FCE) et Developing markets associates (DMA). Ces négociations, poursuit-il, doivent aboutir à un accord "gagnant-gagnant" qui permettra de profiter des changements que connait l'Algérie avec l'élection d'un nouveau Président et le Royaume-Uni avec sa sortie officielle de l'Union européenne, pour hisser les relations entre les deux pays au niveau de leurs potentiels énormes. Au-delà du renforcement du commerce bilatéral, cet accord doit intégrer des mécanismes pour améliorer le flux des investissements dans le deux sens. Les négociations pour l'accord de coopération globale devraient aussi évoquer les volets politique et sécuritaire ainsi que la mobilité entre les deux pays afin de permettre notamment aux hommes d'affaires et étudiants de voyager "sans difficultés", souligne le responsable. "Il est nécessaire d'entamer ces négociations avec de bonnes intentions le plutôt possible puisque nous n'avons qu'une année (période de transition) pour le faire. Il ne faut pas qu'on rate cette chance", a noté M. Haneche expliquant que des discutions exploratoires avaient déjà commencées depuis des mois pour examiner ce dossier. Il fait savoir, par ailleurs, que le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, va recevoir mardi la délégation d'affaires britannique conduite par l'Envoyé commercial du Premier ministre britannique en Algérie, Lord Richard Risby. Cette rencontre sera l'occasion de présenter aux membres de la délégation les grandes lignes de la politique algérienne en matière de développement des relations économiques et d'investissement qui représente une "priorité" pour la partie algérienne, selon le directeur. De son coté, l'ambassadeur du Royaume-Uni en Algérie, Barry Lowen, a estimé que le Brexit constitue un "nouveau début" pour son pays qui cherche désormais à donner un nouveau souffle pour le commerce britannique avec le reste du monde à travers des "nouveaux partenariats". Pour lui, la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne est une "opportunité" pour le développement des relations commerciales de ce pays avec l'Algérie dans beaucoup de secteurs. "Je m'adresse aux hommes d'affaires britanniques présents avec nous aujourd'hui: Vous êtes ici au bon endroit et bon moment. Nous connaissons, que ce soit au Royaume-Uni ou en Algérie, un nouveau début qui sera l'occasion pour vous de développer de nouveaux partenariats", a-t-il déclaré. Lors de son intervention, Lord Risby a mis en exergue "la détermination" de son pays de partager ces capacités de développement économique, avec l'Algérie qui a exprimé sa volonté, dans le cadre du plan d'action du gouvernement, d'améliorer le climat des affaires, de développer les nouvelles technologies, d'encourager les startups. Concernant les secteurs prioritaires pour l'investissement en Algérie, le directeur général de l'Agence nationale de développement de l'investissement (ANDI), Abdelkrim Mansouri, a considéré que les efforts doivent s'orienter notamment vers l'agriculture et de développement rural, l'industrie et les mines, les nouvelles technologies et le numérique, la santé et la gestion des hôpitaux, ainsi que l'environnement et les énergies renouvelables. Selon les chiffres avancés par M.Mansouri, le portefeuille des investissements britanniques en Algérie comprend actuellement 13 projets d'une valeur globale de 40 millions de dollars. Le Royaume-Uni est ainsi classé 20ème en matière de nombre de projets d'investissement étranger en Algérie et 29ème en matière de volume d'engagement financier. En 2019, l'Algérie était le deuxième fournisseur africain du Royaume-Uni avec 2,3 milliards de dollars, après l'Afrique du Sud. Toutefois, les exportations algériennes vers le Royaume-Uni ont été dominées par les hydrocarbures à hauteur de 98,9%, selon les données de l'Agence nationale de promotion du commerce extérieur (Algex). Quant aux importations algériennes en provenance du Royaume-Uni, elles ont atteint 515 millions en 2019 et son composées essentiellement de produits industriels et de médicaments (87,7%).