Le Fonds Monétaire International (FMI) devrait accroitre ses ressources pour pouvoir renforcer ses actions de soutien à la lutte mondiale contre la pandémie de coronavirus, a recommandé le gouverneur de la Banque d'Algérie (BA), M. Aïmene Benabderrahmane, cité dans un communiqué de la Banque. Dans une allocution prononcée à l'occasion de la réunion de l'IMFC (Comité Financier et Monétaire International), instance suprême du Fonds composée de 24 pays dont l'Algérie, tenue jeudi dernier par vidéo conférence, M. Benabderrahmane a souligné que, dans un environnement mondial d'extrême incertitude, "l'enveloppe des ressources du FMI devrait être suffisamment importante pour faire face efficacement à cette crise qui se poursuit", selon le communiqué. Le gouverneur, qui s'exprimait au nom de la circonscription regroupant, outre l'Algérie, l'Afghanistan, le Ghana, l'Iran, la Libye, le Maroc, le Pakistan et la Tunisie, s'est réjoui des "améliorations apportées au fonds de confinement des catastrophes et de secours pour alléger les pressions du service de la dette sur les pays à faible revenus (PFR)" tout en appelant le FMI à "intensifier les discussions sur un instrument de ligne de liquidité à court terme". Le doublement récent des nouveaux accords d'emprunt et la nouvelle série d'accords d'emprunt bilatéraux ont été, soutient le gouverneur, des jalons importants dans ce cadre. Une "augmentation temporaire" des limites d'accès aux autres facilités du FMI serait, en outre, appropriée, compte tenu des besoins importants de financement des membres, a suggéré M. Benabderrahmane au nom des huit pays de la souscription. " Nous demandons également une allocation substantielle de DTS pour augmenter la liquidité mondiale en complétant les réserves étrangères des membres, comme cela a été fait lors de la dernière crise", a-t-il soutenu. Rappelant que les quotas du FMI sont la principale source de ressources du FMI, le gouverneur a tenu à "appuyer fermement le réexamen, à une date rapprochée, de l'adéquation des quotas du FMI et la poursuite du processus de réforme de la gouvernance du FMI dans le cadre de la 16e révision générale des quotas". "Un certain nombre de nos membres de circonscription ont déjà accédé à l'urgence appliquée par le FMI, et auront également accès au financement du FMI dans les prochaines semaines" s'est réjoui le gouverneur en notant que, dans des conditions extraordinaires, le financement d'urgence du FMI devrait être accessible à tous les membres de manière impartiale et sans exception. Faisant remarquer que le rapport sur les perspectives économiques mondiales (WEO) d'Avril 2020 a considérablement réduit les projections de croissance économique pour 2020, M. Benabderrahmane a souligné que la grande récession de cette année "devrait être plus profonde et plus large que la crise financière mondiale de 2008-2009, et les perspectives sont entourées d'incertitudes extrêmes et de risques baissiers importants". Mais, les attentes sont pour une récupération rapide et presque symétrique, a-t-il ajouté avant de rappeler que la priorité immédiate est cependant de sauver des vies et d'éradiquer la pandémie dans le monde. Il a assuré que les autorités des pays de la circonscription "n'épargnent aucun effort pour contenir la propagation du virus et faire face à la crise sanitaire aiguë qui en résulte". Ces pays ont également lancé des plans de stimulation pour atténuer l'impact immédiat de la crise sur l'activité économique et l'emploi, protéger la population vulnérable et préparer le terrain pour une reprise durable et inclusive, a-t-il rappelé, selon le même communiqué.