Le ministre du Commerce, Kamel Rezig a fait part, jeudi à Alger, d'un éventuel "recours de manière exceptionnel à la régulation des prix de certains produits de base de large consommation qui seront déterminés par la réglementation et ce dans le souci de renforcer le pouvoir d'achat du citoyen". Répondant à une question orale lors d'une plénière à l'Assemblée populaire nationale (APN), présidée par M. Slimane Chenine, président de l'APN, relative au contrôle des prix au niveau des marchés, M. Rezig a fait état d'"un potentiel recours exceptionnel à la régulation des prix de certains produits essentiels de large consommation, compte tenu de leur importance dans le mode de consommation du citoyen. Ces produits seront déterminés à travers la réglementation conformément à des arguments et des raisons logiques à même de préserver le pouvoir d'achat du citoyen". Le principe général du marché national prévoit la liberté des prix de marchandises et de services, où les prix sont soumis, dans leur détermination, à la règle de l'offre et la demande et ce conformément aux dispositions de l'article 4 de la loi 03-03 relative à la concurrence mais cela n'exclut pas le recours à la régulation des prix de certains produits à large consommation, a-t-il poursuivi. Concernant le deuxième point de la question relative au taux d'intégration du secteur industriel à l'instar des usines de montage automobile et les subventions importantes mises en place par l'Etat au profit de ce secteur en vue de l'industrialisation et l'implantation de la technologie, le député auteur de la question a estimé que le taux d'intégration reste insuffisant par rapport à l'augmentation des prix. M. Rezig a souligné, dans ce sens, que le ministère du Commerce œuvrait, dans le cadre de ses prérogatives et selon les moyens disponibles, en coordination permanente avec tous les secteurs et les services concernés par l'industrie automobile et ce afin de contribuer efficacement à l'organisation et l'encadrement de cette activité pour le bien-être du citoyen et pour contribuer à la concrétisation du décollage économique, objectif suprême du Gouvernement. Lire aussi: Industrie mécanique: le nouveau cahier des charges promulgué d'ici à juillet Il a rappelé que la politique de montage automobile adoptée auparavant par l'Algérie sous la forme (CKD-SKD) n'a pas réalisé ses objectifs économiques escomptés, entraînant en revanche l'augmentation de la valeur des importations des kits de pièces destinés aux opérations de montage et des prix des véhicules assemblés localement. Pour le ministre, cette politique a causé des pertes fiscales considérables au trésor public, outre le mécontentement des consommateurs vis-à-vis de certains véhicules, ainsi que les pratiques de monopole de certains monteurs de véhicules. Pour y faire face, le Gouvernement a autorisé, dans la loi de finances 2020, les citoyens à importer de façon individuelle et à usage personnel, les véhicules de moins de trois ans, à charge de respecter certaines conditions et clauses techniques en fonction de l'intérêt suprême de l'économie nationale. Le ministère de l'Industrie et des Mines a revu de façon globale le système de montage et de fabrication automobile en Algérie à travers l'élaboration d'une nouvelle stratégie basée sur des approches objectives et des données économiques réelles. Création de zones économiques libres dans les wilayas Sud A une autre question sur le poste frontalier "Taleb Larbi" et le port sec de la commune de Douar El Maa à El Oued, M. Rezig a affirmé que les wilayas du sud, dont Tamanrasset, Tindouf, Illizi, seront à l'avenir des zones commerciales libres pour l'exportation vers les pays africains. Le poste frontalier situé dans la commune de Taleb Larbi est entré en service en 2019 et est consacré actuellement à la circulation des voyageurs entre l'Algérie et la Tunisie et parfois utilisé pour le transit des matières premières et des équipements de certaines sociétés activant dans le domaine des hydrocarbures dans la région, a-t-il précisé. Concernant l'activité commerciale et le transit des biens et marchandises, le ministre a indiqué qu'"il n'est pas autorisé pour le moment au niveau de ce poste pour plusieurs raisons qui dépassent la compétence du ministère du Commerce, ajoutant que "les hautes autorités des deux pays s'attèlent à examiner les possibilités et les conditions à pourvoir pour utiliser ce poste à l'avenir en tant que transit commercial. Lire aussi: Assainir la filière du montage et élaborer une stratégie pour les industries mécaniques En vue de préparer l'exploitation commerciale de ce transit, les autorités locales de la wilaya d'El Oued ont accordé sept terrains à la commune frontalière Taleb Larbi dans le cadre de l'investissement, d'une superficie de 60.000 m2 chacun, auxquels ont bénéficié sept investisseurs tous originaires d'El Oued pour les exploiter en tant qu'entrepôts publics dans le cadre douanier, dont la réalisation de deux a été lancée, a fait savoir M. Rezig. Par ailleurs, pour donner une impulsion aux opérateurs économiques au niveau de la wilaya d'El Oued et soutenir les opportunités d'investissement et d'exportation notamment dans le domaine des produits agricoles dont regorge la wilaya, il a été créé un centre de fret à l'Aéroport de la ville de Guemar, qui est entré en service depuis 2018, pour être un nouvel acquis en faveur des agriculteurs et des opérateurs de la région en général. Le ministre a souligné que des instructions ont été données aux services du ministère au niveau de la wilaya d'El Oued pour assurer tout le soutien aux exportateurs de la région et les accompagner dans toutes les étapes relatives aux opérations d'exportation. Concernant le port sec dans la commune de Douar El Maa, le ministre du Commerce a déclaré que "les prérogatives des services du commerce prennent effet après l'agrément du port sec par les instances concernées.