Le médiateur de la Cédéao, Goodluck Jonathan, se rend mercredi à Bamako afin d'"évaluer la situation" au Mali, une visite intervenant quelques jours après l'appel de l'Organsiation ouest-africaine au rétablissement rapide de l'ordre constitutionnel. Le déplacement de l'ancien président nigérian, intervient à une semaine d'un mini-sommet à Accra, qui a réuni les chefs d'état d'Afrique de l'Ouest et le chef du Comité nationale pour le salut du peuple (CNSP) Assimi Goïta. La réunion d'Accra s'est soldé par un communiqué réaffirmant que les sanctions imposées au Mali restaient tributaires de la désignation d'une personnalité civile à la tête de la transition. Pour autant, le Président Ghanéen, Akufo-Addo qui assure la présidence tournante exercice de la Cédéao, a émis l'espoir que les militaires accèdent d'ici là aux exigences de la Cédéao. "Nous espérons que nous parlons de jours et non de semaines", a-t-il ajouté. Les militaires avaient promis de restituer les commandes aux civils à l'issue d'une période de transition de 18 mois. "Nous prenons l'engagement devant vous de ne ménager aucun effort dans la mise en oeuvre de l'ensemble de ces résolutions dans l'intérêt exclusif du peuple malien", avait déclaré le colonel Assimi Goïta, chef du CNSP, Comité crée par les militaires mutins. L'Algérie s'active pour une sortie de crise De son côté Alger a intensifié ses efforts diplomatiques pour un dénouement de la crise dans ce pays sahélien. Dimanche soir, le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a assuré, lors d'une entrevue avec la presse nationale, que l'Algérie suivait de près la situation au Mali avec lequel elle est en contact permanent, exprimant son souhait de voir la période de transition réduite au minimum, outre la désignation d'une personnalité civile à la tête de l'Etat. Le Président Tebboune, a soutenu, à ce titre, qu'"il n'y a pas de solutions dans le nord malien sauf le retour à l'accord de paix et de la réconciliation issu du processus d'Alger ainsi qu'à la légitimité constitutionnelle". Dépêché par le Président Tebboune, le ministre des Affaires étrangères, M. Sabri Boukadoum, a tenu dimanche à Bamako, une réunion de concertation avec les chefs de la mission de ONU et de la mission de l'Union africaine (UA) au Mali, ainsi qu'avec les représentants de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao), de l'Union européenne (UE) et des cinq membres permanents du Conseil de sécurité onusien. La réunion a permis à M. Boukadoum d'exposer la position algérienne quant à la nécessité de "préserver la stabilité de ce pays frère et voisin à travers une transition calme et apaisée qui permettra le retour à l'ordre constitutionnel" et qui soit en mesure de s'élever aux attentes du peuple malien, indique un communiqué du ministère des Affaires étrangères. Lire aussi: Boukadoum entame une visite de travail au Niger Le chef de la diplomatie algérienne a mis en exergue "l'intérêt que porte l'Algérie, au plus haut niveau, à la stabilité et à la sécurité du Mali, d'où sa position claire de tout entreprendre" afin que le Mali "puisse traverser cette période difficile dans des conditions appropriées". Il a également "mis un accent particulier sur l'importance de privilégier une approche d'accompagnement du Mali afin d'épargner au peuple malien frère davantage de souffrances", d'après la même source. De leur côté, les participants ont exprimé "leur appréciation à l'Algérie pour son engagement effectif auprès du Mali et son rôle stabilisateur dans la région". Ils ont accueilli favorablement "cet engagement indéfectible dont témoigne cette deuxième visite du ministre des Affaires étrangères au Mali en l'espace de trois semaines".