Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a relevé dans son nouveau rapport sur la situation au Sahara occidental, que le manque d'accès du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'Homme (HCDH) à ce territoire occupé a "fortement entravé" la surveillance des droits humains dans la dernière colonie d'Afrique. Rappelant que dans sa résolution 2494 (2019), le Conseil de sécurité a encouragé vivement à renforcer la coopération avec le HCDH, y compris en facilitant des visites dans la région, M. Guterres a affirmé que "la surveillance des droits humains au Sahara occidental demeure fortement entravée par le manque d'accès du HCDH à ce territoire". "Les défenseurs et défenseuses des droits humains, les chercheurs et chercheuses, les avocats et avocates et les représentantes et représentants d'organisations non gouvernementales internationales continuent également de rencontrer des contraintes similaires", a-t-il déploré. Le chef de l'ONU a, en outre, signalé l'inquiétude du HCDH face à " la persistance des restrictions imposées par les autorités de l'occupation marocaines à la liberté d'expression, au droit de réunion pacifique et au droit d'association au Sahara occidental". A cet égard, M. Guterres a indiqué que durant la période considérée, le HCDH a reçu "des signalements de harcèlement, d'arrestations arbitraires et de condamnations de journalistes, d'avocates ou avocats et de défenseurs ou défenseuses des droits humains" . Il a également reçu "plusieurs signalements de faits de torture, de mauvais traitements et de négligence médicale dans les prisons marocaines, tandis que des organisations de la société civile et des avocats demandaient la remise en liberté, pendant la pandémie de Covid-19, de prisonniers sahraouis, tels que le groupe Gdeim Izik et un groupe d'étudiants", a-t-il ajouté. La situation des droits de l'Homme au Sahara occidental constitue une préoccupation majeure dans la région. La Haut-Commissaire aux droits de l'Homme, Michelle Bachelet, a déclaré récemment qu'elle avait " hâte de discuter" des paramètres d'une nouvelle mission technique au Sahara Occidental pour "identifier les problèmes critiques des droits de l'Homme" dans ce territoire non autonome. Elle a indiqué que son bureau poursuivait à distance la situation dans ce territoire occupé par le Maroc depuis 1975, ajoutant que les dernières missions techniques avaient eu lieu il y a cinq ans. De son côté, le groupe de soutien de Genève qui compte plus de 240 ONG avait demandé en juillet dernier, dans une lettre ouverte au président du Conseil de sécurité de l'ONU, de reprendre la Mission technique initiée en 2015, et à inclure un chapitre sur les droits de l'Homme dans le mandat de la Mission des Nations Unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso).