La campagne d'explication du nouveau projet de Constitution, initié par le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a débuté de manière discrète, mercredi, neuf mois après la mise en place du comité d'experts chargé de formuler des propositions pour une révision constitutionnelle. En ce premier jour, le parti Tajamoue Amel El Jazair (TAJ) a tenu un meeting à Chlef pour sensibiliser la population sur l'importance de participer en force à ce référendum constitutionnel. La nouvelle présidente du parti, Fatma Zahra Zerouati, a affirmé, lors de ce rassemblement, que le projet de la révision de la Constitution apporte des "garanties fortes" visant à impliquer le citoyen dans l'édification de la nouvelle Algérie. Ces "garanties" feront du citoyen un "partenaire actif", notamment par "la promotion de la société civile, la consécration de la citoyenneté avec toutes ses dimensions et la lutte contre la corruption", a-t-elle assuré. Selon Mme Zerouati, "la nouvelle Constitution garantit l'institution d'un Observatoire national de la société civile, appelé aujourd'hui à jouer son rôle et à consacrer les aspirations du peuple". Elle a estimé, en outre, que la "nouvelle Constitution porte de nombreux indicateurs de la part des autorités actuelles pour promouvoir la jeunesse". "C'est un fort message d'espoir pour aller de l'avant vers un changement effectif et l'édification de la nouvelle Algérie", a-t-elle encore souligné. Relevant que le peuple algérien est devant "une lourde responsabilité", elle a assuré que "le moyen légal pour le changement est de voter pour l'amendement constitutionnel". De son côté, le secrétaire général du parti du Front de libération nationale (FLN), Abou El Fadhl Baadji, a estimé que le référendum sur le projet de révision de la Constitution constitue "un premier test politique du processus de changement" et son succès est "un gage de démocratie" en Algérie. Le référendum du 1er novembre prochain "est un important rendez-vous politique pour le renforcement du processus de changement et garant du renforcement de la démocratie en Algérie", a-t-il déclaré lors d'un meeting animé à Tipaza. Pour sa part, l'Organisation nationale des moudjahidine (ONM) a affirmé, dans un communiqué, que le référendum sur le projet de la Constitution, prévu le 1er novembre prochain, constituerait "un point de départ amorçant une nouvelle étape dans le parcours militant singulier du peuple algérien". Lire aussi : Baadji: le succès du projet d'amendement constitutionnel, "une garantie pour la démocratie L'organisation a estimé, à ce propos, que le peuple algérien est "devant le devoir d'exprimer sa volonté le 1er novembre prochain et trancher l'amendement constitutionnel considéré comme le fruit d'un événement national très signifiant, vécu tout le long de l'année passée, en l'occurrence le Hirak populaire animé dans les différentes régions du pays ayant mis fin à vingt ans de tyrannie et de mise en péril des potentialités du pays". La participation des moudjahidine à cette échéance "traduit l'importance que revêt ce rendez-vous dans les perspectives futures" et "la responsabilité historique à assumer vis-à-vis de ce devoir national", a-t-elle soutenu. Lire aussi: Constitution: enjeu de la démocratie et impératif d'opérer le changement Le président par intérim du Conseil de la Nation, Salah Goudjil, a adressé, par la même occasion, un message aux membres de cette chambre concernés par la campagne dans lequel il les a exhortés à "assumer leur rôle" afin d'expliquer le contenu de ce projet et les amendements apportés afin d'"édifier la nouvelle Algérie qui répond aux aspirations du peuple". Salah Goudjil a appelé les membres du Conseil de la Nation à mener des activités de proximité et à faire preuve de militantisme, exhortant, à l'occasion,les Algériens à "répondre à l'appel de la patrie". Le président de l'Organisation pour la préservation de la mémoire et la transmission du message des martyrs (ONPMTMM), Abdelkrim Khadri, a appelé, depuis Constantine, les Algériens à une forte participation à cette consultation populaire pour "'l'édification d'une Algérie moderne et solide". Le premier novembre prochain "constitue une date décisive dans l'histoire de l'Algérie qui s'oriente à travers la Constitution proposée à l'édification d'une Algérie nouvelle à laquelle aspire le peuple et pour laquelle les jeunes du Hirak ont lutté", a indiqué M. Khadri au cours d'une rencontre de sensibilisation sur cet évènement national, organisée au palais de la culture Malek Haddad. Le secrétaire général de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), Salim Labatcha, a affirmé, depuis Annaba, que la nouvelle Constitution "préservera les acquis du peuple et de la classe ouvrière". Lors d'un rassemblement avec les travailleurs, Labatcha a estimé que les revendications formulées par le Hirak du 22 février seront satisfaites grâce à la révision de la Constitution, exhortant les travailleurs à répondre à l'appel du devoir. Il a assuré, dans ce contexte, que les 28 propositions formulées par l'UGTA lors du débat sur le projet de la révision de la Constitution "ont été prises en compte". Lire aussi: Référendum sur la Constitution : un point de départ d'une nouvelle étape dans le parcours militant du peuple algérien Par ailleurs, le lancement de la campagne d'explication du nouveau projet de Constitution a été l'occasion pour le président de l'Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), Mohamed Charfi, d'affirmer que son instance "a mis en place un arsenal de mesures règlementaires pour encadrer la campagne référendaire sur la révision de la Constitution qui représente "l'enjeu de la démocratie" et l'impératif d'opérer le changement revendiqué par le Hirak. S'exprimant sur les ondes de la radio nationale, M. Charfi a souligné que l'ANIE avait veillé à garantir tous les moyens nécessaires pour le bon déroulement de la campagne, en instaurant pour la première fois dans l'histoire de l'Algérie indépendante, un arsenal de règles destiné à encadrer cette campagne référendaire, aussi bien dans le volet audiovisuel que sur le terrain, précisant que ces mesures permettront d'assurer une bonne organisation de cette étape "charnière" dans l'édification de l'Etat de droit.