Les participants à une conférence multi-partisane consacrée à la question du Sahara occidental, ont lancé un appel à la Minurso, et à travers elle à l'ONU, pour assumer leurs responsabilités quant à la mise en œuvre du droit à l'autodétermination, aux violations marocaines des droits de l'Homme et à l'exploitation illégale des ressources naturelles de la dernière colonie d'Afrique. Cette visioconférence, tenue samedi et intitulée "la situation du peuple sahraoui, devant la poussée de l'agression marocaine", a été animée par M. Nestor Antonio Suleiman, écrivain argentin militant de la cause sahraouie. Elle a réuni les représentants de 7 partis politiques argentins (dont le parti justicialista, membre principal de la coalition péroniste au pouvoir), regroupés au sein d'un forum baptisé "Mesa (table) Interpartidaria de Relaciones Internationales" de la ville de Rosario (2e ville d'Argentine). Outre les partis politiques, plusieurs représentants des associations de solidarité avec le peuple sahraoui en Argentine, au Brésil, au Chili, en Espagne et au Portugal, ont pris part à cette conférence, dont la tenue coïncide avec le 10e anniversaire de la mise en place du camp de Gdeim Izik et le 45e anniversaire de la journée de l'Union nationale sahraouie, célébrée le 12 octobre de chaque année. Les participants ont rappelé "les fondamentaux de la question sahraouie, à savoir la décolonisation du Sahara occidental, territoire non autonome et dernière colonie en Afrique, sous la responsabilité de l'ONU et le droit inaliénable à l'autodétermination du peuple sahraoui qui souffre de l'occupation illégale de son territoire par le Maroc". Il a été, par ailleurs, convenu d'initier un processus pour fédérer les différentes organisations de la société civile en Amérique Latine et aux Caraïbes au sein d'une instance semblable à l'Eucoco (Coordination Européenne d'appui et de solidarité avec le peuple Sahraoui), "afin de mieux coordonner les actions de soutien à la cause sahraouie". Des personnalités sahraouies à l'instar de Mohamed Ali Mohamed Salem, Représentant du Front Polisario en Argentine, d'Ahmed Hammad, Vice-Président du Comité de défense du droit à l'autodétermination du Peuple du Sahara occidental et d'Ali Abdelhay (Jalisco), militant sahraoui dans le domaine des droits culturels, ont fait des interventions remarquées, dans lesquelles ils ont notamment mis l'accent sur la situation qui prévaut actuellement dans les territoires occupés du Sahara occidental. Dans ce cadre, les intervenants ont "condamné l'escalade de la répression marocaine contre les civils sahraouis, particulièrement les membres de l'ISACOM (Instance sahraouie contre l'occupation marocaine)", présidée par l'illustre militante Aminatou Haidar. Ils ont également "dénoncé le calvaire de plusieurs dizaines de prisonniers politiques sahraouis dans les geôles marocaines ainsi que l'exploitation illégale des ressources naturelles du territoire". L'accent a été mis également sur la problématique des droits culturels de la population sahraouie dans les territoires occupés, à l'image de l'interdiction d'installer des tentes et les tentatives de marocanisation de l'héritage social et culturel du Sahara occidental. Les partis politiques argentins qui étaient présents à la conférence multi-partisane sont: Partido Solidario, Partido Intransigente, Partido Comunista Revolucionario, Partido Justicialista, Accion Popular, Nuevo Encuentro et Partido Comunista.