La demande mondiale de gaz naturel liquéfié (GNL) devrait reprendre cet hiver, selon les prévisions des experts du Forum des pays exportateurs de gaz (GECF). "Nous prévoyons que la demande de GNL augmentera de 4 milliards de mètres cubes (bcm) cet hiver et cela est alimenté par la croissance en Chine, au Japon et en Asie du Sud", ont noté les représentants de Refinitiv, principal fournisseur d'informations, lors d'une vidéoconférence intitulée " Winter Outlook for Global LNG -Cautously Optimistic" organisée par le GECF. Ils ont également souligné que "l'approvisionnement en GNL devrait également augmenter, sous l'impulsion des Etats-Unis. Et lorsque nous rassemblons les prévisions de l'offre et de la demande, nous prévoyons que le marché du GNL sera légèrement plus serré que l'hiver dernier de 1 milliard de mètres cubes ". Une annonce qui devrait satisfaire le marché, étant donné que depuis plusieurs mois, la demande a été très faible en raison de la pandémie du coronavirus.Cependant, plusieurs risques pesaient sur les prévisions, dont les principaux sont les températures hivernales et la pandémie de coronavirus, relève les experts du GECF. Le premier a été exceptionnellement chaud l'hiver dernier pour l'hémisphère nord, ce qui a freiné la demande de GNL. Dans le cas de ce dernier, l'effet à part entière du COVID-19 n'est pas clair, d'autant plus qu'il s'aggrave actuellement dans de nombreux pays et se stabilise dans d'autres. Pour sa part, le Secrétaire général du GECF, Yury Sentyurin a déclaré: "A bien des égards, le COVID-19 a souligné l'importance des données afin que nous puissions cartographier et comprendre les effets économiques et sociaux des mesures liées à la pandémie". "En termes de dynamique des prix, alors que les marchés entrent dans une période de surproduction due à la convergence croissante des prix mondiaux du gaz, il est important de garder un œil sur la direction des hubs gaziers comme le Henry Hub, TTF (Title Transfer Facility) et le prix au comptant asiatique", ont conclu les intervenants. Avec les incertitudes qui entourent désormais le marché, le GECF a ajouté que la planification précise pour la période à venir dépend non seulement des conditions météorologiques et de la pandémie, mais aussi de facteurs tels que les politiques gouvernementales qui peuvent souvent modifier la tendance de la demande et les prix du GNL. Lire aussi: Sonatrach et Total renouvellent leur accord dans le GNL Le ministre de l'Energie, Abdelmadjid Attar avait estimé dans un précédent entretien au site électronique britannique S&P Global Platts, que la crise économique provoquée par la propagation de la pandémie du coronavirus et la baisse consécutive des prix du gaz représentent une "opportunité" pour renforcer le rôle du GECF. Malgré les prix bas actuels et l'environnement difficile, M. Attar avait souligné que le gaz resterait un "carburant clé à l'avenir". "La situation s'améliorera progressivement et le gaz demeure un combustible de choix et sa part dans le mix énergétique mondial va augmenter", avait-t-il assuré. L'Algérie, la Guinée équatoriale, l'Iran, la Libye, le Nigéria, les Emirats arabes unis et le Venezuela sont membres des deux organisations (Opep et GECF).Le GECF a vu le jour en 2001 et détient environ 70% des réserves mondiales de gaz prouvées, selon les estimations.