Le Forum du dialogue inter-libyen, parrainé par l'ONU, s'ouvre lundi à Tunis, avec l'espoir de parvenir à un règlement définitif à la crise libyenne qui consolidera le cessez-le feu et ouvrira la voie à des élections et le retour à la légalité dans ce pays en proie aux violences depuis 2011. Le dialogue inter-libyen verra, en sus, de la présence des représentants du Parlement de Tobrouk et du Haut conseil d'Etat, la participation de plusieurs personnalités libyennes issues de différentes circonscriptions, sur la base des principes d'inclusivité, de représentation géographique, ethnique, politique, tribale et sociale équitable. "Le forum du dialogue inter-libyen vise particulièrement à parvenir à un consensus autour des modalités de gouvernance qui conduiront à des élections dans les plus brefs délais", a indiqué récemment la représentante spéciale par intérim du Secrétaire général de l'ONU et la chef de la délégation de la Mission d'appui des Nations unies pour la Libye (Manul), Stéphanie Williams. "La seule voie de recouvrement de la légalité en Libye est la voie des urnes", a indiqué Mme Willams, jeudi, dans une déclaration aux médias à l'issue de la réunion de la Commission militaire mixte "5+5", tenue la semaine écoulée à Ghadames dans l'Ouest de la Libye. Mme Williams, a souligné que l'ONU œuvrera, lors du Forum de Tunis à arrêter avec les participants une feuille de route politique qui balisera le terrain pour l'organisation des élections. Libye : "la seule voie de la légalité est la voie des urnes" "Nous devrons travailler avec les 75 participants (du Forum) sur une feuille de route politique tournée vers l'avenir avec comme objectifs clés la programmation des élections nationales", a-t-elle soutenu. Le Forum du dialogue inter-libyen intervient également au lendemain du cessez-le-feu signé entre les belligérants, le 23 octobre dernier à Genève. L'approche algérienne référence essentielle de la résolution de la crise L'approche algérienne consistant en l'organisation des élections libres et transparentes et l'instauration d'institutions légitimes dans ce pays est, selon plusieurs experts, "la principale référence" pour le règlement de la crise libyenne. Dans ce sens, le directeur du Centre d'études libyen "Astrolabe", Abdessalam al-Rajihi a salué, dans une déclaration à l'APS, le rôle "distingué et sage" de l'Algérie dans la résolution de la crise libyenne ainsi que ses interventions "positives" en faveur du peuple libyen, affirmant que "l'approche algérienne qui prône la tenue d'élections et l'instauration d'institutions légitimes dans ce pays voisin, constitue la base de la résolution de la crise libyenne". Lire aussi: Libye: entente sur l'application de l'accord de cessez-le-feu A ce propos, M. al-Rajihi a rappelé que le Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, avait mis l'accent sur l'impératif d'aller vers des élections en Libye, ce qui représente "la véritable revendication du peuple libyen". "L'Algérie a tendu sa main aux Libyens, apporté son assistance dans la mesure du possible et œuvré de son mieux à écarter les interventions militaires étrangères, en soutenant une solution politique réunissant les belligérants libyens pour faire cesser les hostilités", a relevé le chercheur, soulignant que "le peuple libyen n'oubliera jamais le soutien de l'Algérie durant cette épreuve". Pour sa part, l'expert en questions stratégiques libyennes, Mahmoud Ismail al-Remli, a qualifié "l'approche algérienne de référence du règlement de la crise libyenne", estimant que "l'élection d'institutions légitimes et le référendum sur la Constitution constitueraient la solution à même de garantir la souveraineté et l'intégrité territoriale de la Libye". L'Algérie, qui est liée à la Libye sur les plans géographique, politique et culturel, porte une vision contenant plusieurs aspects de la résolution de la crise libyenne. Il sera important de réaliser que la véritable solution applicable doit être basée sur les constantes du peuple libyen", a-t-il dit, ajoutant que "l'unique solution à la naissance d'institutions jouissant de la légitimité auprès des Libyens est de voter une Constitution avec l'aide de la communauté internationale, notamment les pays du voisinage, en tête desquels l'Algérie". Concernant le Forum de demain, M. al-Remli a affirmé que "la revendication de la majorité du peuple libyen, selon les sondages d'opinion, consiste en l'organisation d'élections régulières et transparentes à même de mettre terme à la période de transition, d'où l'impératif pour tout un chacun d'œuvrer à sa mise en œuvre"."Je crois que la (MANUL) devra procéder à la mise en œuvre de la revendication du peuple libyen pour organiser des élections, préconisées libyen", a-t-il conclu.