Les travaux du Forum du dialogue inter-libyen parrainé par l'ONU, se poursuivaient mardi, sur un air d'optimisme, avec l'examen d'un projet de feuille de route politique onusien visant à renforcer le cessez-le feu, former un gouvernement unifié et à tenir des élections dans un meilleur délai en Libye, après neuf ans de crise. Sous le slogan "la Libye d'abord", 75 représentants libyens sont réunis depuis, lundi, dans la capitale tunisienne, pour débattre d'une feuille de route présentée par l'ONU comme "Document de programme politique national pour la phase préparatoire de la solution globale" devant aboutir à un accord sur un nouveau gouvernement d'union qui aura pour tâche d'organiser des élections générales dans 18 mois et de lancer un processus de réconciliation nationale en Libye. Au premier jour des discussions, la représentante spéciale par intérim du secrétaire général de l'ONU en Libye, Stephanie Williams, s'est dite "optimiste", évoquant "une lueur d'espoir". "Nous avançons avec confiance dans les multiples voies facilitées par la mission des Nations Unies, en nous appuyant sur la détermination des Libyens et le droit du peuple libyen de protéger sa patrie, sa souveraineté et la richesse de son pays". Lire aussi: Dialogue politique libyen: des élections et un gouvernement unifié s'imposent Williams a félicité les membres du forum pour leur dévouement, leur réactivité, leur coopération et leur engagement à contribuer activement à la recherche de solutions consensuelles à la crise dans leur pays, la Libye. Intervenant par vidéoconférence, à la cérémonie d'ouverture des travaux du Forum, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a appelé la communauté internationale à " apporter son ferme soutien, notamment en assurant le plein respect de l'embargo sur les armes imposé par le Conseil de sécurité". Le chef de l'ONU, a exprimé son espoir que les Libyens "forgeraient une nouvelle ère dans laquelle la paix et la stabilité prévaudraient en Libye", ajoutant: "Les concessions mutuelles sont le seul moyen d'ouvrir la voie à l'unité nationale. Et tous ses habitants sont plus grands que toutes les différences partisanes ou individuelles ". Ce que prévoit la feuille de route Inspiré par l'Accord politique libyen (novembre 2015) en tant que "cadre viable", ledit document basé également sur la résolution 2510 du Conseil de sécurité ratifiant les conclusions de la conférence de Berlin de janvier 2020, est composé de sept articles. Il est notamment question des règles de gouvernance du programme politique national et des priorités du pouvoir exécutif durant la période préparatoire. Les participants auront aussi à choisir un conseil présidentiel de trois membres représentant les trois régions libyennes, et un chef de gouvernement. Ils devront s'accorder aussi sur la façon de faire valider ces nominations par les institutions libyennes. Le Forum devrait durer une semaine environ. Mais la tâche des participants libyens continuera bien au-delà de ces discussions à Tunis. Car ils devront aussi s'assurer du respect de l'accord.Les élus ont en effet, selon la feuille de route, proposée par les Nations unies, la charge de vérifier le travail du conseil présidentiel qu'ils auront à désigner ces jours-ci. Lire aussi: Libye: Stephanie Williams "optimiste" pour le dialogue à Tunis En cas de non reconnaissance de ce futur exécutif par les différentes institutions en place actuellement, ce sont ces représentants qui auront la charge de trouver une solution avec l'aide de la mission de l'ONU en Libye.Le Forum du dialogue inter-libyen a débuté lundi après des mois d'intenses préparatifs et de consultations avec toutes les composantes de la société libyenne. Outre des représentants des deux camps rivaux, le gouvernement d'union (GNA) basé à Tripoli, et celui de l'Est basé à Tobrouk, la cérémonie d'ouverture a vu la participation de membres du corps diplomatique accrédités en Libye et un certain nombre de responsables internationaux concernés par la question libyenne. Le Forum du dialogue inter-libyen a été décidé au lendemain du cessez-le-feu signé entre les belligérants libyens, le 23 octobre dernier à Genève.