Le représentant du Front Polisario en France, Mohamed Sidati a déclaré que le rôle "négatif" que joue la France dans le conflit au Sahara occidental complique la mise en oeuvre du plan de règlement de l'ONU, appelant le gouvernement français à faire preuve de "neutralité", indique un communiqué du Groupe d'étude sur le Sahara occidental. S'exprimant lors d'une réunion sur les derniers développements à la suite de l'agression marocaine à El-Guerguerat, organisée mercredi par le Groupe, Mohamed Sidati, a déclaré que "si ce n'était le rôle négatif de la France dans le conflit du Sahara occidental, la question aurait été réglée, justement et pacifiquement, il y a belle lurette". Le diplomate sahraoui, a soutenu que "le parti pris du gouvernement français des thèses marocaines concernant la question du Sahara occidental n'a fait que compliquer la tâche de l'ONU", appelant le gouvernement français à saisir le contexte actuel afin de "s'acquitter d'un rôle autrement plus neutre et plus positif au Sahara occidental, un rôle qui sied à la France en tant que membre permanent du Conseil de sécurité". "La France a, en effet, les moyens de convaincre le Maroc pour qu'il retrouve la voie de la légalité Internationale et pour respecter le droit inaliénable du peuple Sahraoui à l'autodétermination", a-t-il ajouté, rappelant que le conflit au Sahara occidental demeure une question de décolonisation donc éligible à l'application de la résolution 1514 de l'ONU. A cette occasion, le diplomate sahraoui a affirmé que des populations civiles sahraouies protestaient pacifiquement devant la brèche illégale d'El Gueguerat, lorsque les forces militaires marocaines ont mené leur agression et procédé à l'ouverture de trois nouvelles brèches pour étendre le mur au-delà, jusqu'à la frontière du Sahara occidental avec la Mauritanie en violation du cessez-le-feu signé par les deux parties en 1991 sous les auspices de l'ONU. Par une telle action, soutient-il, "le Maroc porte un coup dur aux efforts menés jusqu'ici par l'ONU au Sahara occidental". Lire aussi: L'APLS poursuit ses attaques contre des positions de l'armée d'occupation marocaine A la suite de cette agression menée le 13 novembre, et la rupture du cessez-le-feu par le Maroc, les forces de l'armée de libération sahraouie ont riposté en légitime défense, a-t-il expliqué. Désormais, "tout le Sahara occidental est zone de guerre", a-t-il alerté. M Sidati a indiqué, par ailleurs, que "le silence assourdissant des instances internationales face aux agissements du Maroc, a permis à celui-ci de continuer, dans l'impunité, à dénaturer les décisions de l'ONU, à détourner le processus onusien et à le vider de sa substance". De son coté, le président du groupe, le député Jean Paul Lecoq a, dans son introduction, regretté le fait que gouvernement français "n'observe pas malheureusement une équidistance vis à-vis des deux parties le Maroc et le Front Polisario". Il a rappelé également le statu quo des instances Internationales face aux tentatives récurrentes du Maroc pour renforcer son emprise coloniale sur le Sahara occidental qu'il occupe illégalement depuis 1975. "Nous comprenons la colère et la frustration du peuple Sahraoui assujetti, discriminé, opprimé, par l'occupant marocain", a conclu monsieur Lecoq. Pour sa part, Mme. Aline Pailler, présidente de la Plateforme Sahara occidental, a mis l'accent dans son intervention sur la gravité de la situation des Droits de l'Homme qui prévaut aujourd'hui dans les territoires occupés par le Maroc ainsi que sur les actions menées en France par les différentes associations solidaires avec la cause sahraouie.