Le Maroc ne peut plus se soustraire aux décisions de l'Union africaine (UA) qui assumera cette fois ses missions à l'égard de la question de décolonisation au Sahara occidental, un de ses pays membres et fondateurs, a estimé mardi la conseillère du président sahraoui, Nanna Lebatt Rachid. Dans une déclaration à l'APS, Mme Nanna Lebatt Rachid a précisé que "le Makhzen use de tous les subterfuges pour empêcher l'Union africaine de s'acquitter de ses missions à l'égard de la question de décolonisation au Sahara occidental", rappelant, à cet égard, l'entêtement opposé par le Maroc aux précédentes démarches de l'UA lorsqu'elle a désigné un envoyé spécial pour le Sahara occidental et envoyé des commissions de surveillance des droits de l'homme dans les territoires sahraouis occupés. "Aujourd'hui, il ne fait aucun doute que l'Union africaine, à travers le Conseil de paix et de sécurité, assumera ses missions à l'égard de la question de décolonisation d'un de ses pays membres et fondateurs", a souligné la responsable sahraouie, soutenant qu'"après son adhésion à l'Union africaine, le Maroc ne peut plus se soustraire aux décisions de l'organisation". «Le plan perfide du Maroc tend non seulement à neutraliser la position de l'UA vis-à-vis du règlement de la cause sahraouie, mais également à neutraliser la cause sahraouie au niveau des principales institutions internationales pouvant parvenir à une solution équitable à cette question et la soutenir à juste titre», a-t-elle souligné. Se félicitant de la présidence par l'Afrique du Sud, en tant que pays axial dans le continent noir, du Conseil de sécurité, la responsable sahraouie a précisé que «le soutien à la justesse de la cause sahraouie est un facteur important voire déterminant, en ce sens que la présidence assuré par ce pays durant ce mois permettra sans doute aux membres du Conseil de sécurité d'avoir une véritable image sur la réalité de la situation au Sahara occidental». Mme. Lebat Rachid a imputé à la France la responsabilité du retard accusé dans le processus de décolonisation au Sahara occidental, du fait de «la protection qu'elle apporte, en tant que membre permanent du Conseil de sécurité, au régime du Makhzen». C'est, en effet, un «système sournois» qui «sous couvert de la protection des libertés et de la démocratie, déploie ses relais coloniaux dans la région», a-t-elle déploré. L'appel de la France à la relance du processus de règlement onusien démontre que l'occupation marocaine l'implique, une nouvelle fois, dans une deuxième guerre au Sahara Occidental», a-t-elle dit, faisant observer que «ni la France, ni le Maroc ne prévoyaient une guerre et n'étaient sûrement pas prêts à la mener». La question sahraouie a été réinscrite à l'agenda du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l'Union africaine (UA), suite à l'approbation dimanche dernier d'un projet de décision présenté par le royaume du Lesotho lors du 14e sommet des Chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union sous le thème « Faire taire les armes ». La décision "demande au Conseil paix et sécurité de l'UA, conformément aux dispositions pertinentes de son protocole, d'engager les deux parties, tous les deux membres de l'Union Africaine, afin de remédier à la situation (sur le terrain) en vue de préparer les conditions pour un nouveau cessez-le-feu et de parvenir à une solution durable au conflit qui prévoit l'autodétermination au Sahara occidental". La solution juste du conflit du Sahara Occidental, ajoute le document, doit être aussi "conforme aux décisions et résolutions pertinentes de l'Union Africaine et de l'ONU ainsi qu'objectifs et principes de l'acte constitutif de l'UA" qui, il y a lieu de rappeler, insiste sur le strict respect du principe d'intangibilité des frontières héritées à la colonisation.