Le représentant du Front Polisario en Colombie, Mah lahdih Nan, a déploré, lundi, la décision du président américain sortant Donald Trump de reconnaître les prétendues revendications marocaines au Sahara occidental, qualifiant ses déclarations de "nulles selon le droit international". Le diplomate sahraoui a indiqué, dans une interview accordée à la chaîne de tv colombienne "Canal Capital" que "les déclarations de Trump sont nulles selon le droit international : aucune personne ne peut octroyer à un peuple sa souveraineté, le seul détenteur est le peuple qui habite le territoire, ce n'est pas un cadeau acheté dans un supermarché", ajoutant que cet "échange d'occupation par occupation avec Netanyahou et le Maroc est une question unilatérale sans validité". Il a affirmé que toutes les organisations internationales (ONU, Union européenne, Union africaine), et plusieurs pays (Russie, Royaume-Uni...) ont rejeté fermement ces déclarations unilatérales de Trump car le Sahara occidental "est un territoire non autonome sujet à l'application de la résolution 1514 de l'ONU qui stipule la décolonisation et n'a pas été appliqué à ce territoire qui fut une colonie espagnole, rendue illégalement aux pays voisins (Maroc, Mauritanie). M.Mah lahdih Nan a regretté que "la population sahraouie n'ayant pu exercer son droit à l'autodétermination, qui est le droit humain fondamental, malgré des centaines de résolutions de l'ONU". Dans ce contexte, il a révélé que les Sahraouis "sont privés de déposer un bulletin dans une urne pour décider leur destin, d'abord par le régime franquiste, ensuite par l'occupation marocaine qui avait accepté la tenue du référendum (d'où la présence de la MINURSO) en 1991 et ensuite a renoncé à ses engagements auprès de la communauté Internationale". "Maintenant, on assiste à un échange de faveurs entre des personnes (Trump-Netanyahou-roi du Maroc), heureusement, la souveraineté des peuples et des territoires n'est pas obtenue dans un supermarché et le droit international existe pour préciser tout cela, personne n'est légitime pour agir de la sorte", a-t-il appuyé. Répondant à une question sur la situation militaire entre la République arabe sahraouie démocratique (RASD) et le Maroc, le diplomate sahraoui a affirmé que le royaume "a construit un mur qui divise le territoire, 75% occupé par Rabat (ouest du mur) et 25% par la RASD (est). Ce mur a un fossé pour permettre en théorie la circulation de marchandises légales mais en réalité le cannabis, dont le Maroc est le premier producteur mondial, y circule également pour sortir vers l'Europe et l'Asie et financer les groupes terroristes du Sahel". En octobre, un groupe de civils a fermé ce fossé, et le 13 novembre le Maroc a décidé de les faire évacuer militairement, ce qui explique les affrontements, a-t-il ajouté. En outre, le responsable sahraoui, a rappelé qu'"en 1991, un accord de paix et un cessez-le-feu ont été signés, les hostilités ont pris fin dans le but d'appliquer le plan de paix approuvé par les deux parties mais le Maroc y a ensuite renoncé et le référendum ne s'est pas tenu, la solution pacifique pour accéder à l'autodétermination échappe depuis".