L'occupation marocaine est un "calvaire aux dimensions humaines incalculables" pour le peuple sahraoui, a déploré le représentant de la République arabe démocratique sahraouie (RASD) en Colombie, Mah Lahdih Nan, dénonçant "les violations gravissimes et systématiques des droits de l'Homme" au Sahara occidental occupé. Dans une contribution publiée dans le journal colombien "El Espectador", intitulée "le Sahara Occidental: un conflit gelé" M. Mah Lahdih Nan, a passé en revue l'histoire du dossier sahraoui en mettant en exergue que "l'occupation marocaine a causé aux Sahraouis un calvaire aux dimensions humaines incalculables". Le diplomate sahraoui, ex-délégué du Front Polisario en Catalogne, a dénoncé, entre autres, l'exil, le refuge, les guerres, les séparations familiales, la précarité, les violations gravissimes et systématiques des droits de l'Homme qui incluent des disparitions, des tortures, des abus, l'emprisonnement et le manque de tout type de liberté" au Sahara occidental occupé depuis 1975. Cette répression se poursuit alors que "cela fait 29 ans" (6 septembre 1991) que " le plan pour la solution du conflit au Sahara occidental qui consiste en la tenue d'un référendum d'autodétermination du peuple sahraoui, sous les auspices des Nations unies, est entré en vigueur". Ce plan avait pour " objectif de conclure le processus de décolonisation de l'ancienne colonie espagnole", a-t-il rappelé. L'auteur a souligné que malgré la présence de la Mission des Nations unies pour le référendum d'autodétermination au Sahara occidental (Minurso), "le Sahara occidental est divisé en deux par le mur militaire le plus long de la planète de 20.720 km construit par le Maroc et protégé par plus de 100.000 soldats" et par l'existence "d'entre 7 et 10 millions de mines antipersonnel". Lire aussi: Ghali : les Sahraouis déterminés à défendre leurs droits légitimes Et a rappelé également que le Maroc occupait 73% du territoire de la RASD, "membre fondateur de l'Union africaine, reconnu par 84 pays du monde". Evoquant la présence onusienne au Sahara Occidental, M. Nan a conclu que trente ans après l'arrivée des casques bleus " l'organisme responsable de la paix et de la solution des conflits internationaux s'est vu incapable et incompétent pour résoudre un cas d'école d'application du droit international", avant d'ajouter que "le Sahara occidental est un territoire non autonome et il existe plus de 100 résolutions de l'ONU qui exigent l'autodétermination du peuple sahraoui". Et de conclure: "les Sahraouis sont victimes de la politique des intérêts: la France, membre du Conseil de sécurité ayant le droit de veto pour protéger ses intérêts au nord de l'Afrique, les plaçant au-dessus de l'application du droit international, est le pays qui empêche la mise en œuvre du plan de paix signé par les deux parties", la RASD et le Maroc. Le diplomate a ajouté enfin que "le Maroc situé aux portes de l'Europe, emploie sa position pour exercer une pression sur les pays influents à travers les questions de l'immigration illégale, du trafic de drogue, du terrorisme, de la pêche dans les zones de pêche sahraouies". Comme résultats de ces actions, a-t-il soutenu, "il obtient des contreparties politiques qui font que ces pays pratiquent de fait la politique de la tolérance avec l'occupation illégale du Sahara occidental et la violation systématique des droits des Sahraouis et des résolutions internationales".