La question mémorielle, élément fondateur de notre identité, est indissociable de la souveraineté nationale et constitue l'un des socles sur lesquels se construit la nouvelle Algérie. Elle a été au centre des préoccupations du président Abdelmadjid Tebboune le long de la première année de son investiture à la tête de la magistrature suprême du pays. Cette question, qui a figuré en bonne place parmi les 54 engagements du candidat Abdelmadjid Tebboune pour une nouvelle République, est illustrative de sa volonté d'opérer, comme il s'y était à nouveau engagé lors de la présentation de son programme en novembre 2019, un "changement global et véritable à même de permettre à notre pays de se redresser et prendre un nouveau départ". La volonté de traiter la question de la Mémoire, avec discernement, clairvoyance, loin des passions et des rancœurs, dans un pays meurtri, spolié, et ensanglanté par 132 ans de colonisation, n'a jamais été aussi forte que durant cette année 2020 au cours de laquelle le président la République, Abdelmadjid Tebboune, qui a prêté serment il y a une année, se saisir avec détermination de ce dossier sensible. Le président la République avait affirmé à ce propos, début juin dernier en Conseil des ministres, soit moins de six mois après son élection à la magistrature suprême, que l'intérêt accordé à la Mémoire était un "devoir national sacré". "L'intérêt accordé à la mémoire nationale sous tous ses aspects n'est pas motivé par des considérations conjoncturelles, mais il s'agit d'un devoir national sacré ne tolérant aucun marchandage et qui restera en tête des préoccupations de l'Etat afin d'immuniser la personnalité nationale, par fidélité aux martyrs de la glorieuse Révolution de Novembre et aux moudjahidine", avait-il notamment souligné. Lire aussi: Mémoire nationale : l'Etat a une vision "claire et à long terme" au sujet des zaouia M. Tebboune, joignant l'acte à la parole, a permis à l'Algérie de récupérer vingt-quatre (24) crânes de Chouhada originaires de différentes régions du pays, tombés au champ d'Honneur au 19ème siècle, martyrs des premiers temps de la résistance à la colonisation française, et dont les restes étaient conservés depuis plus d'un siècle et demi au Muséum d'Histoire naturelle de Paris (France). L'Algérie "poursuivra ce processus" de rapatriement des restes de ses Chouhada, "d'autant qu'il existe en France des restes mortuaires de près de 100 résistants algériens", avait indiqué le président de la République, réitérant, le 18 février 2020, à l'occasion de la commémoration de la Journée nationale du Chahid, son ‘'engagement et (sa) fidélité au message des Martyrs et (sa) promesse de récupérer notre mémoire et les restes mortuaires de nos Chouhada conservés par l'ancien colonisateur, Chouhada des révoltes populaires qui ont ouvert la voie à la Glorieuse Révolution du 1er Novembre". Ainsi, la date de 3 juillet 2020, à la veille de la célébration du 58ème anniversaire de l'indépendance nationale, marquée par la cérémonie officielle organisée à l'arrivée des 24 crânes de combattants algériens à bord d'un avion militaire, restera à jamais gravée dans la mémoire de tous les Algériens. Les engagements du Président Tebboune en matière mémorielle, outre sa promesse "récupérer les archives nationales relatives à la période coloniale", se sont également traduits par le lancement, au cours d'une cérémonie officielle organisée à la veille du 66ème anniversaire du déclenchement de la Révolution du 1er Novembre 1954, de la chaîne de la Mémoire, spécialisée dans l'histoire de l'Algérie. Lire aussi: Manifestions du 11 décembre 1960: l'Algérie de demain aspire à maintenir sa mémoire vivante C'est en mai dernier que le président de la République avait ordonné le lancement d'une chaîne de télévision nationale spécialisée en histoire, annonçant, par la même occasion, avoir décrété le 8 mai de chaque année "Journée nationale de la Mémoire". "J'ai donné des instructions pour le lancement d'une chaîne télévisée nationale spécialisée en histoire, qui constituera un support pour le système éducatif dans l'enseignement de cette matière que nous voulons maintenir vivace pour toutes les générations", avait déclaré le président la République dans un message à la nation, à l'occasion du 75e anniversaire des massacres du 8 mai 1945. Pour sa part, le conseiller du président de la République, chargé des Archives et de la Mémoire nationales, Abdelmadjid Chikhi, avait estimé que le but de la création de la chaîne dédiée à la mémoire était "d'instruire de nouveau le citoyen conscient de sa valeur historique et de la concrétisation des espoirs de son peuple et du message des Martyrs". M. Chikhi, avait ajouté que le besoin, aujourd'hui, pour de telles chaînes est motivé par la volonté de "mise à disposition d'un moyen de référence servant de guide pour le citoyen algérien afin qu'il puisse diriger ses pas et servir son pays ( ) dans un monde instable marqué par une multitude d'informations provenant de médias dirigés et biaisés". Pour rappel, le président de la République avait chargé M. Abdelmadjid Chikhi de représenter l'Algérie pour mener le travail en cours sur les dossiers de la mémoire nationale avec l'Etat français, représenté par l'historien Benjamin Stora.