Le ministre de l'Energie, Abdelmadjid Attar, a affirmé mercredi que les prochaines semaines seront "décisives" pour les marchés pétroliers, notamment à la faveur de l'entrée en fonction du Président américain, Joe Biden, tout en soulignant que les campagnes de vaccination contre le coronavirus et la reprise du trafic aérien international permettront au baril de se maintenir entre 55 et 60 dollars. S'exprimant dans une interview à l'agence de presse russe Sputnik, M.Attar a indiqué que les marchés pétroliers seront "très attentifs" aux décisions de la nouvelle administration américaine et attendent la réaction du président Biden, notamment sur les questions géopolitiques, tels que le dossier du nucléaire iranien et la situation au Venezuela. "Ce sont (l'Iran et le Venezuela) deux importants producteurs de brut. Pour l'heure, c'est la grande inconnue. Wait and see", a-t-il précisé. Evoquant les actions de l'OPEP et de l'OPEP+ pour redresser les cours du brut, M. Attar a affirmé que la décision de l'Arabie saoudite de baisser sa production d'un million de barils par jour (b/j) a "impacté les marchés du brut", estimant que cette mesure "exceptionnelle" augure d'un "possible retour du pétrole iranien à la faveur d'une future décantation des relations entre Washington et Téhéran". "Riyadh semble se préparer à de nouvelles décisions américaines", a-t-il estimé, tout en faisant observer que les campagnes de vaccination contre le Covid-19 sont également un facteur "important" pour le reprise des prix du pétrole. "Lors de la réunion de l'OPEP+ du 4 janvier, les négociations ont été rudes. Dès l'ouverture, j'avais dit que la stabilité du marché pétrolier résulterait de la réussite des campagnes de vaccination. Plus les gens seront vaccinés, plus ils voyageront. Pour le baril, la reprise dépend donc de la mobilité de l'activité du secteur aérien, grand consommateur de carburant", a fait savoir également M. Attar. Dans ce contexte, il a soutenu que "l'absence de crise majeure au Moyen-Orient, la réussite des campagnes de vaccination contre le coronavirus et la reprise du trafic aérien international sont autant de facteurs qui permettront au baril de se maintenir entre 55 et 60 dollars". Les compagnies russes invitées à investir en Algérie Abordant la coopération algéro-russe dans le domaine des hydrocarbures, le ministre de l'Energie a invité les compagnies pétrolières russes à travailler avec la Sonatrach en Algérie et à l'international. A ce propos, Il a évoqué les cas de Lukoil et de Zarubezhneft qui ont signé récemment des mémorandums d'entente avec la compagnie nationale Sonatrach. Lire aussi: Attar: nécessaire accélération de la cadence de prise en charge des zones d'ombre Le groupe russe Gazprom, présent depuis 2006 en Algérie, avait réalisé une importante découverte de gaz dans le bassin de Berkine. Quant à Lukoil, elle a signé le 4 mai 2020 un mémorandum d'entente avec Sonatrach pour établir une ligne d'action commune, notamment pour envisager des investissements conjoints dans l'exploration et la production d'hydrocarbures en Algérie et à l'international. "Les entreprises russes sont présentes en Algérie, nous pouvons citer le cas de Gazprom ou encore du consortium Rosneft-Stroytransgaz qui ont fait de petites découvertes. Les partenaires russes peuvent jouer un rôle important dans le pays. Gazprom et Lukoil, qui ont des moyens conséquents, peuvent parfaitement opérer avec la Sonatrach en Algérie et à l'étranger. Nous les encourageons à faire des propositions à la compagnie nationale", a-t-il en outre plaidé. Au sujet du partenariat à l'international, M. Attar a cité particulièrement la recherche et le développement d'hydrocarbures en Irak entre la Sonatrach et Lukoil, faisant état de l'existence d'"opportunités extraordinaires" pour les deux parties. S'agissant de la nouvelle loi sur les hydrocarbures, il a assuré que la finalisation prochaine des textes d'application allait permettre à l'Agence nationale pour la valorisation des ressources en hydrocarbures (ALNAFT) de lancer les premiers avis d'appel d'offres pour l'exploration d'hydrocarbures "à la fin du premier semestre, si la situation sanitaire le permet".