L'accord de paix au Mali, issu du processus d'Alger, est le seul gage pour un retour de paix définitive et de stabilité dans le pays, et c'est aussi le seul instrument de réconciliation pouvant permettre le retour de l'administration malienne et des services sociaux de base et le redéploiement de l'armée réconciliée à Kidal, a déclaré le porte-parole de la coordination des mouvements de l'Azawad (CMA). S'exprimant samedi à la radio Algérie internationale (RAI), au lendemain de la 42ème session du Comité de suivi de l'accord (CSA) tenue à Kidal, Mohamed Elmaouloud Ramadane a indiqué que "sans l'accord d'Alger, il y aura pas de la paix. C'est le seul gage de paix définitive et de stabilité, et c'est aussi le seul instrument de réconciliation pouvant permettre le retour de l'administration malienne et des services sociaux de base et le redéploiement de l'armée réconciliée dans la ville de Kidal". "Sans son application, je vois mal la paix revenir au Mali", a-t-il insisté. Pour lui, la mise en œuvre de l'accord de paix et de réconciliation au Mali, signé à Bamako en 2015, était "un défi pour les mouvements signataires et l'opinion nationale". Il s'agit, selon lui, d'"une étape importante dans le processus de paix", car, dit-il, "beaucoup de gens disait que rien ne pourrait se tenir à Kidal qui échappait, selon ces mêmes gens, au contrôle de l'Etat malien". "Mais, la réunion de Kidal, a vaincu tous les pronostics", a soutenu M. Mohamed Elmaouloud. "La Minusma, la médiation internationale, le gouvernement malien, les pays voisins... Tout le monde y était", a affirmé le porte-parole qui s'est réjoui du bon déroulement de l'évènement. "Cela va beaucoup aider dans la mise en œuvre de l'accord, qui n'a que trop tardé en raison", explique-t-il, "des tergiversations des autorités déchues". Les participants à la 42e session du CSA, 5e dans un format de haut niveau, à Kidal, ont réaffirmé, la pertinence de l'Accord d'Alger en tant que "cadre idoine pour restaurer durablement la paix et consolider la réconciliation au Mali", encourageant la partie malienne à continuer à privilégier la voie du dialogue. Présidée par le ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, la réunion qui a été tenue jeudi pour la première fois dans la ville de Kidal au nord du Mali depuis la signature de l'accord, a vu une participation "forte et de qualité" tant du côté malien que du côté de la médiation internationale, a fait observer le Comité de suivi dans son communiqué final. Ils ont, à cet égard, appelé tous les acteurs maliens à "saisir la courte période de transition actuelle pour réussir la bataille qu'il mène pour la paix, la sécurité et le développement dans leur pays", les encourageant à "continuer à privilégier la voie du dialogue et du renforcement de la confiance, du sens de responsabilité et de l'esprit de compréhension et du compromis et de s'abstenir de toute initiative non concertée susceptible de miner le climat de confiance qui règne en son sein". Lire aussi: Réunion du CSA au Mali: l'Accord d'Alger, "cadre idoine" pour la paix Dans ce sens, la communauté internationale a également été exhortée à "poursuivre son accompagnement crucial au Mali durant cette phase de transition pour qu'il puisse mener le processus de paix à bon port, au bénéfice du Mali et des Etats de la région". Par ailleurs, les participants ont souligné l'importance de cette rencontre pour continuer à progresser sur les quatre volets de l'Accord de façon à permettre aux populations d'engranger, de manière effective, les dividendes tant attendus de leur engagement dans le processus de paix. Se félicitant de la dynamique de confiance qui règne actuellement au sein de la partie malienne qui lui a permis, entre autres, de finaliser une feuille de route actualisée pour diligenter la mise en œuvre de l'Accord pendant la période de transition, les représentants ont "engagé toutes les parties prenantes à œuvrer, avec vigueur et de bonne foi, à l'opérationnalisation des actions retenues dans la feuille de route aux échéances arrêtées". Ils ont, en outre, convenu de n'épargner aucun effort pour parvenir, en particulier, "à une clôture, à brève échéance, de toutes les actions en cours notamment celles concernant l'opérationnalisation des unités de l'Armée reconstituée déjà déployées, le bataillon de l'armée reconstituée de Kidal conformément à la décision de la Commission Technique de Sécurité (CTS), le lancement de nouvelles phases du DDR, le déploiement de la police territoriale, le retour de l'administration et des services sociaux de base, le lancement des projets pilotes de développement éligibles au financement dans le cadre du Fonds du Développement Durable et l'élargissement de la participation de la femme dans les différents mécanismes de l'Accord. Enfin, les participants ont saisi l'occasion pour saluer la visite gouvernementale effectuée en janvier dernier à Kidal, se réjouissant par la même, des annonces de soutien faites notamment par l'Algérie d'octroyer une nouvelle aide alimentaire et produits pharmaceutiques, réhabiliter au moins une école dans la ville de Kidal et d'augmenter le nombre de bourses d'études, en particulier dans le domaine de la formation professionnelle, pour les demandeurs issus des régions du nord du Mali. Cette réunion intervient à quelques jours de la tenue du sommet du G5 Sahel (Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger, Tchad), prévu les 15 et 16 février courant, à Ndjamena (Tchad) et au cours duquel il sera question de la présence militaire française dans la région.