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"Il n'y a pas une volonté politique pour appliquer l'Accord d'Alger"
Mohamed Elmaouloud Ramadane, membre de la CMA
Publié dans Liberté le 04 - 07 - 2020

Mohamed Elmaouloud Ramadane est membre du comité directeur de la Coordination des mouvements de l'Azawad (ex-rébellion). Il revient dans cet entretien sur cinq années de mise en œuvre de l'accord de paix et de réconciliation au Mali et sur la manière de sortir de l'impasse actuelle, qui constitue un des facteurs d'instabilité dans le centre et le nord de ce pays du Sahel, transformé par les groupes terroristes comme rampe de lancement de leurs activités criminelles dans toute la région.
Liberté : Cela fait exactement cinq ans que l'accord de paix et de réconciliation au Mali a été signé entre la CMA, la Plateforme d'Alger et le gouvernement à Bamako. Quel bilan faites-vous dans sa mise en œuvre ?
Mohamed Elmaouloud Ramadane : Effectivement, l'Accord d'Alger a été signé il y a cinq ans de cela, mais les avancées sont minimes, pour ne pas dire qu'elles sont presque inexistantes. C'est vrai, nous pouvons dire qu'il n'y a plus d'hostilités entre les différentes parties qui sont en belligérance depuis sa signature. Donc, c'est une chose très importante et nous nous en félicitons pour cela. Mais son application proprement dite sur le terrain pose problème. Les quelques points qui ont été appliqués sont temporaires, qu'on devait régler dans les 60 jours après la signature de l'accord, comme par exemple le Mécanisme opérationnel de coordination (MOC) et l'installation des autorités intérimaires et qui, d'ailleurs, sont inachevées et ne disposent d'aucun moyen, même pour leur fonctionnement. Ces actions sont des choses temporaires et transitoires.
Quant aux dispositions pertinentes de l'accord comme les réformes institutionnelles, l'armée reconstituée, la Zone du développement des régions Nord, le volet réconciliation, tous ces points, qui sont les piliers de cet accord, traînent toujours. Ils sont pratiquement au point de départ et on ne peut pas parler d'avancées concernant cet aspect. Il y a également le retour des réfugiés qui sont toujours dans les camps dans les pays voisins. Je vous renvoie au dernier rapport de l'observateur indépendant, en l'occurrence la fondation Center Carter, qui détaille toutes les avancées, la lenteur ainsi que les difficultés et les obstacles liés à la mise en œuvre de l'accord. Grosso modo, il n'y a pas une véritable volonté politique pour l'application de cet accord. Et la communauté internationale, en tant que garante de sa mise en œuvre et de son accompagnement, n'a pas pesé sérieusement de son poids pour une vraie application de cet accord.
Où en êtes-vous avec le processus de démobilisation-désarmement-réintégration qui semble s'accélérer ?
Comme je l'ai mentionné précédemment, ce point fait partie des quatre piliers de l'accord de paix qui sont tous liés et avancent ensemble. Le DDR proprement dit, on n'en parle pas pour le moment. Aujourd'hui, nous sommes sur le DDR accéléré qui concerne seulement les bataillons MOC, qui avaient été mis en place juste pour assurer la sécurité des autorités intérimaires et les cantonnements. Donc, vu l'insécurité et les attentats qui ont ciblé les responsables du MOC, dont certains ont été assassinés, les parties signataires ont décidé de les intégrer aux forces armées maliennes.
Ces unités du MOC devraient être l'embryon de l'armée reconstituée. Nous avons pour le moment trois unités sur lesquelles nous travaillons depuis deux ans pour finir avec le screening des ex-combattants et leur intégration. C'est une opération lente et très complexe. Les trois bataillons sont presque complets ; ils sont implantés à Gao, à Tombouctou et à Kidal. Il est vrai qu'il y a un certain nombre d'engagements qui ont été pris et qui font l'objet du consensus entre les parties signataires de l'accord, mais, malheureusement, ils n'ont pas été respectés, comme par exemple le partage du commandement de ces bataillons qui reviendra à chacune des parties signataires dans chacune de ces trois régions.
Qu'en est-il de la réalité de la situation dans la ville de Kidal, où l'autorité de l'Etat est complètement absente depuis 2012 ?
La situation à Kidal est normale sur le plan sécuritaire. La situation est calme et paisible. Kidal est plus sécurisé et plus stable que les autres régions du Mali, et les acteurs sur le terrain en témoignent. Quant à l'Etat, il est bel et bien présent. Il y a le gouverneur qui est sur place. Il y a aussi une unité de l'armée reconstituée qui est composée de différentes parties, y compris celle de l'armée malienne. Le reste viendra progressivement avec l'application de l'accord, car il ne faut pas oublier aussi que la situation à Kidal est liée à cet accord.
Les forces armées en présence au Mali, en plus de l'armée malienne, sont régulièrement dénoncées par les populations et certains acteurs politiques locaux. Quel est votre position par rapport à cette question ?
Les forces maliennes ou celles du G5-Sahel, particulièrement celles du Burkina Faso et du Niger, sont beaucoup indexées par les populations, parce qu'elles commettent des arrestations arbitraires et sont coupables de liquidation physique des civils dans plusieurs localités. Et ce n'est un secret pour personne, les organisations de défense des droits de l'homme en témoignent. Elles font régulièrement des déclarations par rapport à cet aspect. Cela, c'est une réalité, malheureusement.
La crise opposant le président IBK à certains partis et membres de la société civile ne risque-t-elle pas de ralentir encore plus la mise en œuvre de l'accord de paix ?
Il faut noter que l'application de l'accord de paix a besoin de stabilité, de tranquillité et d'accalmie, surtout au niveau des institutions de l'Etat. Et si ces conditions ne sont pas réunies, cela ne peut que ralentir sa mise en œuvre qui souffre énormément. Du coup, le désordre et le chaos n'arrangent pas son application.


Entretien réalisé par : L. Menacer


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