L'Association internationale des avocats démocrates a exprimé sa "profonde préoccupation" par la détérioration de la situation au Sahara occidental et dénoncé la "répression croissante" des civils sahraouis et des militants des droits de l'homme dans les territoires occupés, dans une lettre ouverte adressée au Secrétaire général des Nations Unies. Dans sa lettre, adoptée lors de la réunion du Conseil de l'AIDL du 7 février en cours, l'association a exprimé "sa profonde préoccupation face à la reprise du conflit armé dans le territoire non autonome du Sahara occidental qui a suivi la violation du cessez-le-feu par le Royaume du Maroc". L'association, qui est membre du Groupe de soutien de Genève pour la protection et la promotion des droits de l'homme au Sahara occidental, a également exprimé "sa plus profonde préoccupation face à la répression croissante des civils sahraouis, notamment des défenseurs des droits de l'homme et des journalistes" par les autorités marocaines tant au Royaume du Maroc qu'au Sahara occidental occupé. "Le harcèlement, la brutalité, le recours arbitraire à la force, les arrestations arbitraires, la torture, les fausses accusations, les procès inéquitables et les détentions arbitraires font désormais partie de la vie quotidienne des civils sahraouis qui attendent depuis 1966 (résolution 2229 - XXI de l'AGNU) l'organisation d'un référendum libre d'autodétermination et d'indépendance", a souligné l'association. L'AIDL a révélé que " la Mission des Nations Unies pour le référendum au Sahara occidental est la seule mission des Nations Unies dont le mandat principal est la mise en œuvre d'un droit fondamental des peuples", ajoutant que "l'obstruction systématique à tous les efforts déployés par les précédents Envoyés personnels du SG (de l'ONU) a empêché la Mission d'accomplir son mandat même en conformité avec le droit international, les principes consacrés dans la Charte des Nations Unies et la résolution 1514 (XV)". "Le retrait espagnol du territoire en février 1976 a laissé le Sahara occidental sans puissance administrante internationalement reconnue (cas unique) à un moment où le Royaume du Maroc avait déjà envahi le territoire non autonome (également un cas unique)", a écrit l'association dans la lettre. Dans ce contexte, l'AIDL a appelé "l'ONU à assumer une responsabilité principal e à l'égard du peuple du Sahara occidental", ce que l'Assemblée générale reconnaît en adoptant sa résolution intitulée "Question du Sahara occidental".L'Association internationale des avocats démocrates est convaincue que "rien ne justifie le retard persistant de la mise en œuvre du droit à l'autodétermination et à l'indépendance du peuple sahraoui". L'instance juridique a exhorté l'ONU à assumer également "sa responsabilité personnelle dans la reprise des négociations entre le Front Polisario et le Royaume du Maroc, afin de mettre en œuvre le mandat de base de la MINURSO". La violation par le Maroc du cessez-le feu dans la région d'El-Guerguerat en agressant des civils sahraouis pacifiques, a suscité une large vague d'indignation et de condamnation internationale, appelant l'occupant marocain à la cessation des hostilités et au respect du droit international.