BIR LAHLOU (territoires sahraouis libérés)- Le président de la Commission nationale sahraouie des droits de l'Homme, Abba Al-Haissan a réitéré son appel au Comité international de la Croix-Rouge (CICR), pour intervenir d'urgence pour mettre fin à l'agression marocaine contre des civils sahraouis dans les territoires occupés au Sahara occidental. Dans une lettre urgente adressée au président du CICR, Peter Maurer, M. Al-Haissan a attiré l'attention sur "la gravité de la situation dans les territoires sahraouis occupés, en raison de la persistance de l'occupant marocain dans ses crimes et violations flagrantes des droit de l'Homme et des peuples et la violation des exigences du droit international humain". "Face à cette situation catastrophique, le Comité a renouvelé son appel au CICIR sur la base de ses responsabilités et de son mandat dans le cadre du droit international humanitaire et des exigences des Conventions de Genève, à intervenir d'urgence pour mettre fin à cette agression contre des innocents et d'envoyer une mission pour examiner la situation des civils sahraouis à l'intérieur d'un territoire occupé", écrit le président de la CONASADH dans sa missive. Il souligne que, "tout échec ou retard dans la protection des civils sahraouis serait un signal qui encourage la force d'occupation marocaine à continuer de violer les règles des Conventions de Genève et de mener des actions répressives dont la fréquence a augmenté dans les territoires sahraouis occupées au vu et au su de l'ONU et de sa mission dans la région chargée d'organiser le référendum d'autodétermination au Sahara occidental". Le président de la commission sahraouie a, par ailleurs, indiqué que "cette situation dangereuse s'est encore plus aggravée depuis sa précédente lettre du 28 mai 2020, concernant les conditions déplorables des détenus politiques sahraouis dans les prisons marocaines". Cet état de fait est d'autant plus visible, "malgré la réponse de la Croix-Rouge internationale et de son intention le 22 juin 2020 d'entreprendre des efforts dans ce cadre ainsi que son engagement de poursuivre ses efforts pour que les conditions de détention soient humaines et de renforcer la protection de toutes les personnes privées de liberté et du droit d'accès aux personnes arrêtées", déplore Abba Al-Haissan. La lettre évoque, entre autres, "les développements récents et les événements tragiques qui ont été enregistrés dans les villes occupées du Sahara occidental, où la force d'occupation, par l'intermédiaire de ses divers services de sécurité, a lancé des campagnes de vengeance à grande échelle contre les civils sahraouis, les militants des droits humains et les journalistes après le 13 novembre 2020" et la violation du cessez le feu par le Maroc. Par ailleurs, Abba Al-Haissan a alerté le CICR sur "les campagnes d'arrestations arbitraires contre des militants sahraouis". Il cite le cas de "Ghali Hamdi Al-Bou et Mohamed Nafeh Othman Suleiman, qui ont été victimes d'enlèvement par les services de sécurité marocains" à cause de leurs positions politiques et activités dans le domaine des droits de l'Homme et des peuples, déplorant leur renvoi devant les tribunaux pour "des accusations fausses et fabriquées". D'autre part, la Commission nationale sahraouie des droits de l'Homme a évoqué dans sa lettre la situation désastreuse des détenus politiques sahraouis dans les prisons marocaines, y compris le groupe "Gdeim Izik", soumis à des pratiques honteuses et à la privation des droits les plus élémentaires dans le traitement des prisonniers politiques".