Le mouvement féministe marocain, Khmissa a appelé la Rapporteuse Spéciale des Nations Unies sur la violence contre les Femmes, à intervenir contre la campagne de diffamation lancée par des sites proches des autorités marocaines contre des femmes journalistes ainsi que des militantes politiques et de droits humains. "Alors que de nombreuses organisations internationales de défense des droits humains lancent des campagnes de lutte contre la violence à l'égard des femmes et appellent le monde à prendre des mesures de protection contre les violences de genre, les femmes marocaines demeurent exposées à l'intimidation", assure le mouvement Khmissa dans une déclaration officielle. Il explique que l'intimidation "demeure l'une des formes les plus sournoises de la violence et celle causant le plus de tort aux femmes et à leur image au sein de la société, du fait (qu'elle affecte) la vie privée des femmes dans le seul but de nuire à leur réputation". Khmissa a accusé "l'Etat marocain et ses institutions" d'utiliser "des sites web, journaux et autres plateformes pour diffamer les militantes des droits humains, les journalistes et les militantes politiques". Par ailleurs, le mouvement Khmissa parle d'articles "diffamatoires" rédigés à l'encontre d'un "nombre grandissant" de femmes journalistes et de militantes des droits humains. "La violence symbolique et psychologique n'est pas moins dangereuse que la violence physique. Au contraire, les militantes des droits de l'Homme, les femmes journalistes et les militantes politiques continuent de subir d'immenses pressions", affirme la déclaration. Elle évoque la publication de photos de ces femmes prises dans "des lieux privés". "La diffamation s'étend au cœur des cercles familiaux et des proches, aussi éloignés soient-ils des préoccupations des droits humains et des affaires politiques", déplore le mouvement Khmissa.