Le militant et défenseur des droits humains marocain, Fouad Abdelmimouni, a dénoncé "une régression des libertés" au Maroc où le mouvement de contestation populaire du 20 février 2011 (Hirak) fête son 10e anniversaire. Comme de nombreux défenseurs des droits humains, Fouad Abdelmimouni, militant de 62 ans, a dénoncé dans une déclaration au quotidien Le Monde, "une régression des libertés" au Maroc, avec des "méthodes d'intimidation pires que celles des années de plomb", époque où son "engagement politique" lui valut cinq ans de détention au Maroc. Soutenu par des milliers de manifestants marocains, le mouvement du 20 février 2011 réclamait "plus de justice sociale, moins de corruption et moins d'absolutisme", a rappelé M. Abdelmimouni. La "stratégie" du pouvoir "a été de terroriser les élites intellectuelles capables d'offrir des perspectives et de négocier un changement", a assuré le militant sexagénaire, lui-même pris dans une "campagne de diffamation destinée à le faire taire", avec des "menaces pour sa sécurité et sa réputation". Dans ce sens, il a indiqué que plusieurs pétitions de la société civile avaient dénoncé le "lynchage public des médias réactionnaires de diffamation" et les accusations à caractère moral visant les contestataires. Des organisations comme l'Association marocaine des droits humains (AMDH) ou Amnesty international dénoncent régulièrement la "répression des voix critiques" au Maroc comme c'est le cas des journalistes, Souleimane Raissouni, et Omar Radi, en attente de jugement depuis plusieurs mois. "Ce sont des méthodes dignes des pires régimes policiers", s'est indigné Mohamed Ziane, ancien ministre des droits de l'Homme au Maroc, devenu critique du régime, victime aussi des "méthodes d'intimidation".