Le ministre de l'Energie et des mines, Mohamed Arkab a appelé jeudi les pays africains producteurs de pétrole à un effort commun et solidaire pour trouver des solutions aux défis multiples qui se dressent devant le secteur des hydrocarbures, évoquant notamment la transition énergétique et le manque de financements destinés aux projets de combustibles fossiles. Prononçant une allocution d'ouverture des travaux de la réunion extraordinaire du Conseil des ministres de l'Organisation africaine des pays producteurs de pétrole (APPO), qui s'est tenue par visio-conférence, M. Arkab a indiqué que "l'industrie pétrolière et gazière africaine est confrontée à des défis, qui vont se manifester encore plus, alors que le monde s'efforce de passer des combustibles fossiles aux énergies renouvelables". Le ministre de l'Energie, qui a présidé les travaux de cette réunion, a relevé aussi que les pays africains pétroliers font face à la transition énergétique qui s'accélère, tandis que le financement international s'oriente, a-t-il précisé, vers l'investissement dans des domaines autres que les hydrocarbures. "De plus, les législations et directives prises dans beaucoup de pays imposent des restrictions et des sanctions pécuniaires quant à l'utilisation des énergies fossiles. Tous ces changements et tendances nouvelles se produisent à un moment où nos pays sont hélas encore très dépendants des revenus des énergies fossiles pour le financement du développement économique et social", a souligné en outre M. Arkab. Evoquant l'impact des la pandémie du Covid-19 qui a provoqué, selon lui, un "choc" dans les économies et systèmes énergétiques africains, le ministre de l'Energie a mis en garde les pays africains contre la poursuite de la politique de dépendance des hydrocarbures. "Certaines des principales institutions financières multilatérales du monde, la Banque mondiale, la Banque d'investissement et même des institutions financières privées ont annoncé publiquement leur intention de mettre fin aux prêts destinés aux projets de combustibles fossiles", a-t-il également fait observer. M. Arkab a rappelé que l'accord de Paris sur le changement climatique, signé en 2015, vise à mettre fin à l'utilisation des combustibles avant la date de 2050, d'où la nécessité, a-t-il plaidé, de "trouver l'équilibre entre l'évolution du monde et les défis particuliers qui s'imposent au continent africain". Lire aussi: APPO: l'accord de recapitalisation de la Société africaine d'investissement en énergie approuvé Dans ce contexte, le ministre de l'Energie a estimé que "les pays africains risquent d'avoir des actifs immobilisés et de ne pouvoir vendre leurs ressources au monde extérieur, ni les utiliser pleinement pour leurs propres besoins". A cet effet, le ministre de l'Energie a exhorté les membres de l'Organisation des pays africains producteurs de pétrole à un effort commun et solidaire pour consolider la coopération dans le domaine des hydrocarbures, améliorer l'accès à l'énergie ainsi qu'à diversifier leurs économies. Les travaux de la 40ème réunion du Conseil des ministres de l'APPO, ont débuté jeudi. Les ministres africains devront examiner une étude sur "l'avenir de l'industrie pétrolière et gazière en Afrique" à la lumière de la pandémie et de la COP 21. L'évaluation des activités de cette organisation, dont la présidence est assurée par l'Algérie pour l'année 2021, ainsi que d'autres questions organisationnelles sont, également à l'ordre du jour de cette réunion ministérielle. Créée en 1987, l'APPO regroupe 15 pays membres qui sont l'Algérie, l'Angola, le Bénin, le Cameroun, le Congo, la Côte d'Ivoire, le Gabon, le Niger, le Nigéria, le Tchad, la République Démocratique du Congo, l'Egypte, la Guinée Equatorial, la Libye, l'Afrique du Sud, et trois pays observateurs à savoir le Soudan, le Ghana et la Mauritanie. Cette organisation intergouvernementale africaine vise à promouvoir les initiatives communes en matière de politique et de stratégie de gestion dans tous les domaines de l'industrie pétrolière (l'amont et aval) en vue de permettre aux pays membres de tirer profit des activités d'exploitation de pétrole.