Un sit-in de solidarité avec le journaliste et historien Maâti Monjib organisé à rabat, a été interdit par les autorités marocaines, et les manifestants venus réclamer sa libération immédiate ont été violemment dispersés, au moment où ses avocats ont annoncé avoir déposé une plainte avec constitution de partie civile auprès du tribunal judiciaire de Paris, ont rapporté samedi des médias locaux. Selon des vidéos sur les réseaux sociaux, les forces de "l'ordre" marocaines ont dispersé en bousculant violemment des manifestants pacifiques venus protester contre l'incarcération arbitraire de l'historien et journaliste Maâti Monjib, condamné à un an de prison, sans sa présence ni celle de ses avocats. Les avocats de l'historien marocain, Maâti Monjib, en grève de la faim depuis plusieurs jours, ont annoncé avoir déposé une plainte avec constitution de partie civile auprès du tribunal judiciaire de Paris, rapportent des médias. Les avocats français, William Bourdon et Vincent Brengarth ont déposé la plainte pour "harcèlement moral", "atteinte à la liberté individuelle par des personnes exerçant une fonction publique" et "mise en danger de la vie d'autrui" en invoquant la violation des règles de la procédure pénale marocaine ainsi que les "conventions internationales" auxquelles l'Etat marocain "ne s'est pas conformé". Dans un communiqué, les deux avocats rappellent que Monjib a été condamné le 27 janvier 2021, à un an de prison ferme "suite à une audience tenue le 20 janvier 2021 hors sa présence puisque ni lui, ni ses avocats, n'avaient été convoqués". Ils précisent, en outre, que "certains membres de la famille Monjib font également l'objet d'une seconde procédure tout aussi arbitraire, en vertu de laquelle il est détenu depuis le 29 décembre 2020". Justifiant la plainte en raison de "la nationalité française" de M. Monjib, les avocats français se fixent comme objectif "la désignation d'un juge d'instruction eu égard à la nature criminelle des faits dénoncés". Lire aussi: Maroc: Les avocats de Maâti Monjib déposent une plainte en France Dans ce contexte, ils affirment qu'ils prendront "toute initiative au niveau national et international aux fins de favoriser la mise en liberté de leur client et le respect de son droit à un procès équitable, à sa liberté d'opinion et d'expression et au respect de sa dignité". Maâti Monjib, 60 ans, avait annoncé dans un message relayé par des médias avoir entamé une grève de la faim pour " interpeller l'opinion publique" sur sa situation depuis son "arrestation arbitraire" fin 2020. "Mes écrits critiques à l'égard du système politique et de la police et mes activités en faveur des droits humains sont à l'origine de ma persécution", avait affirmé l'historien marocain. Dans son communiqué de mercredi, le comité de soutien de Maâti Monjib affirme "renouvelé ses demandes pour la libération immédiate du prisonnier d'opinion et exprime sa grave préoccupation quant aux effets, sur sa santé et sur sa vie, de (sa) grève de la faim destinée à protester contre l'injustice dont il a été victime". Interpellé le 29 décembre 2020 dans le cadre d'une enquête préliminaire pour "blanchiment de capitaux", l'intellectuel a parallèlement été condamné à un an de prison le 27 janvier pour "fraude" et "atteinte à la sécurité de l'Etat" au terme d'un procès ouvert en 2015. L'intellectuel marocain souffre de troubles cardiaques et de diabète, problèmes médicaux qu'il avait lui-même évoqués sur sa page Facebook en annonçant en novembre qu'il avait été contaminé par le nouveau coronavirus.