La question du Sahara occidental n'est pas un simple "différend", mais une question de décolonisation non encore résolu au niveau de l'ONU, a affirmé l'ambassade de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) au Ghana dans un article publié dans un journal local. L'article publié dans le quotidien Daily Graphic en guise de mise au point à une tribune du ministre des Affaires étrangères du Maroc, Nasser Bourita, dans le même organe, parue le 18 février dernier, précise que la question du Sahara occidental est "un problème de décolonisation non résolu, en suspens au niveau de l'ONU depuis 1963, et traité chaque année par la Commission de décolonisation des Nations unies en tant que telle". La représentation diplomatique sahraouie au Ghana est revenue sur l'accord de normalisation conclu en décembre entre le Maroc et l'entité sioniste, en échange d'une reconnaissance par l'ex-président américain, Donald Trump, de la prétendue souveraineté marocaine sur le Sahara occidental. Une décision qu'elle a qualifié de de "regrettable, unilatérale et hâtive". "La décision a violé la charte et les résolutions de l'ONU, y compris les résolutions du Conseil de sécurité que les Etats-Unis avaient approuvées", a affirmé la mission diplomatique, ajoutant que "la proclamation éloigne également les Etats-Unis de leur politique traditionnelle concernant le Sahara occidental, rompt avec une position de longue date sur le droit à l'autodétermination, intégrée dans la Constitution américaine et nie l'un de ses principes cardinaux". "Les Américains, dont 27 sénateurs républicains et démocrates, et d'autres comme James Baker, John Bolton et Christopher Ross, ont critiqué la déclaration de Trump (qui consistait à faire) du troc avec les droits du peuple sahraoui", a soutenu l'ambassade. Elle explique, en outre, que la raison de l'échec de " la Mission de l'ONU pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso), déployée sur le territoire sahraoui, est le déni par le Maroc de son engagement initial". "C'est la véritable raison de l'impasse actuelle et de la récente rupture du cessez-le-feu". Dans sa mise au point, l'ambassade souligne que le Sahara occidental "ne peut être considéré comme "une province du sud du Maroc car il s'agit d'un territoire illégalement occupé par le Maroc". Elle ajoute que "toutes les résolutions de l'Assemblée générale de l'ONU et du Conseil de sécurité sur le Sahara occidental sont fondées sur le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination" et "identifient clairement le statut du Maroc en tant qu'occupant". D'autre part, "tous les accords signés par le Maroc avec l'Union européenne ont été considérés par la Cour de justice de l'Union européenne (UE) comme non applicables au Sahara occidental qui est un pays distinct du Maroc. Les décisions de la Cour européenne du 21 décembre 2016 et du 27 février 2018 sont claires à ce propos", rappelle l'ambassade. Elle affirme, enfin, que "pour le peuple sahraoui qui se bat depuis plus de 48 ans, la proclamation de Trump n'était rien de plus qu'un pétard mouillé. Il a essayé d'offrir quelque chose qui ne lui appartenait pas et le Maroc n'avait pas le droit de le prendre". "La partie sahraouie a donné au Maroc et à la communauté internationale un délai de 30 ans pour résoudre le problème. Malheureusement, ils n'en ont pas profité. Par conséquent, personne ne peut nous donner de leçons sur l'engagement en faveur de la paix et de la justice", conclut le texte.