Le prix de la volaille a connu, depuis plus d'une semaine, une hausse significative sur les marchés de détails que des professionnels ont expliqué par la cherté des aliments pour volaille et la réduction de l'activité avicole en raison de craintes de grippe aviaire après la découverte d'un foyer récemment. Contactés par l'APS, des professionnels ont justifié "la hausse significative" des prix de la viande de poulet par la hausse des prix des aliments pour volaille, à l'instar du maïs et des tourteaux de soja, intrants essentiels. La flambée des prix de la viande blanche est également due à un recul de la consommation avec la pandémie Covid-19, qui a entrainé une récession des stocks, ont-ils encore avancé. A ce propos, le président du Comité national des distributeurs de viandes rouges, Merouane Khir a précisé que la crise sanitaire a impacté indirectement le prix du poulet, suite à des supputations d'affaiblissement du système immunitaire. Les prix sont, subséquemment, descendus à 120 Da/kg sur les marchés de gros, et 180 Da sur le marché de détail. Par ailleurs, la diminution de la consommation de la viande blanche a poussé les éleveurs à baisser leurs capacités de production à 50% en 2021, a-t-il souligné, faisant savoir que seulement 50% des éleveurs ont osé refaire l'élevage de poussins en 2021, ce qui explique, donc, le manque de quantités sur le marché. La flambée des prix des viandes blanches serait, poursuit M. Khir, également due à l'augmentation des prix des aliments pour volailles sur les marchés internationaux, d'autant plus que les éleveurs se trouvent aujourd'hui et après la perte subie en 2020, dans l'incapacité d'acquérir les intrants destinés à la production. De surcroît, la filière avicole entame une nouvelle campagne de production, qui donnera ses fruits et verra les prix baissés d'ici le mois de Ramadhan. Les internautes ont appelé au boycott de la viande blanche suite à l'augmentation des prix, tandis que plusieurs commerçants ont décidé de ne plus s'approvisionner de crainte de perdre leurs marchandises. Hausse prévisionnelle de la production et baisse des prix à partir d'avril Dans ce contexte, M. Khir a appelé les commerçants à "continuer à honorer leur devoir envers les consommateurs", soulignant qu'il s'agit d'une situation "conjoncturelle" et que les nouvelles quantités de production seraient disponibles à partir du mois prochain. Pour le président de l'Association nationale des commerçants et artisans (Anca), Hadj Tahar Boulenouar, la hausse des prix de la viande blanche est principalement due à la hausse des prix des matières premières destinées à la fabrication de l'alimentation et à la cessation d'activité par un grand nombre d'aviculteurs . Les éleveurs privés ont lancé, depuis deux semaines, l'élevage du poussin, ce qui "permettra de produire plus de 40 000 tonnes durant le mois de Ramadhan", a-t-il assuré. Dans une déclaration à l'APS, le PDG de l'Office national des aliments du bétail et de l'élevage avicole (ONAB), Mohamed Batraoui a estimé la production de cette filière durant le mois de Ramadhan, à quelque 60.000 tonnes faisant état d'un stock actuel de "10.000 tonnes" en attendant les 50.000 tonnes des producteurs privés". "Cette quantité est suffisante pour couvrir la demande à des prix raisonnables", a-t-il cependant admis. Plus précis, M. Batraoui a indiqué que la nature de cette période marquée par les vacances scolaires, le retour de certaines occasions familiales et la demande croissante sur le poulet ont occasionné une légère "pénurie" de cette matière. Et d'ajouter que les prix sont impactés par les fluctuations des matières premières entrant dans la fabrication de l'aliment de volaille au niveau du marché mondial, notamment après l'acquisition par la Chine de 60% de la production internationale de maïs. "Du moment que le prix d'achat dépend de la bourse mondiale, le prix de cette matière demeure imprévisible", souligne M. Batraoui, rassurant, toutefois, que l'offre "sera abondante et à des prix accessibles". Le prix du poulet prêt à la consommation a reculé lundi à 350-380 Da/kg contre 460 Da la semaine passée, tandis que le prix du poulet vivant est passé de 250-260 Da à 500 da. Par ailleurs, le prix des poussins a atteint 70 Da contre 100 Da la semaine passée.