Le Comité de solidarité avec le journaliste marocain, Soulaïman Raïssouni, a organisé mardi un sit-in devant la Cour d'appel de Casablanca au Maroc, pour dénoncer son arrestation arbitraire depuis plus de dix mois dans une présumée affaire de "viol". Le sit-in a été organisé devant la Cour d'appel de Casablanca où devait se tenir mardi le procès de Soulaïman Raïssouni, rédacteur en chef du quotidien indépendant, "Akhbar Al Youm", selon le Comité. Le procès a été reporté au 15 avril. Le journaliste est le troisième membre de l'équipe de ce journal à se faire appréhender de manière spectaculaire par la police, après Taoufik Bouachrine, le fondateur du quotidien, qui purge actuellement une peine de quinze ans de prison, et sa nièce et consœur Hajar Raissouni, arrêtée en août 2019, condamnée dans une présumée affaire d'avortement illégal et finalement graciée. " Tous les journalistes d'Akhbar al-Yaoum qui ont été arrêtés ces derniers temps l'ont été pour des affaires dites de " mœurs ": Taoufik Bouachrine l'a été pour viol et trafic d'êtres humains , Hajar Raissouni pour avortement illégal et Soulaiman Raissouni pour attentat à la pudeur, avec violence et séquestration", a constaté l'ancien diplomate Ali Lmrabet, relevant que " le régime de Mohammed VI a commencé à faire preuve ces dernières années d'une audacieuse métamorphose en matière de méthodologie pour faire taire les dernières voix qui osent le questionner". Mercredi, des journalistes d'Akhbar Al Yaoum, ont organisé un sit-in devant le siège du quotidien à Casablanca pour dénoncer sa fermeture. Le journal qui a fait face à un boycott publicitaire a du fermer, privé des aides à la presse débloquées par le gouvernement pendant la crise sanitaire. Des ONG comme Amnesty International dénoncent régulièrement la "répression des voix critiques" au Maroc, citant notamment les cas de Soulaiman Raissouni et Omar Radi.