Le Secrétaire général du ministère des Moudjahidine et des Ayants droits, Laïd Rebika a mis l'accent, dimanche à Alger, sur "la nécessité" de poursuivre les efforts pour une prise en charge optimale des victimes des mines, à travers l'amélioration de la qualité des prestations sociales et sanitaires au profit de cette catégorie. Dans son allocution lors d'une rencontre sur "les mines et les explosifs" organisée par le ministère des Moudjahidine et des Ayants droits à l'occasion de la Journée internationale pour la sensibilisation au problème des mines, M. Rebika a passé en revue les efforts du secteur pour la prise en charge des invalides, des victimes des mines et des civils, à travers l'amélioration des prestations, notamment au niveau du Centre national pour l'appareillage des invalides victimes de la guerre de libération nationale, de ses annexes, des salles de soins et de réadaptation outre la prise en charge psychologique des victimes. Tous les moyens nécessaires et les ressources humaines qualifiées sont mobilisés pour les victimes des mines plantées par la colonisation française sur les lignes Challe et Maurice au niveau des régions frontalières, allant de l'Est à l'ouest du pays", a -t-il rappelé. Le rôle des assistants sociaux a été activé au niveau des directions de wilayas concernées pour assurer un accompagnement permanent et présenter un service de proximité aux victimes des mines, a-t-il indiqué, considérant que "la pose des mines est un crime colonial odieux qui vient s'ajouter à des milliers d'autres crimes commis à l'encontre du peuple algérien durant l'occupation". M.Rebika a également mis l'accent sur l'importance de l'organisation de cette rencontre qui s'inscrit dans le cadre du programme tracé par le secteur des moudjahidine dans le plan d'action du gouvernement pour la prise en charge de la mémoire et de l'histoire. Il a salué "le rôle important de l'Armée nationale populaire (ANP), digne héritière de l'Armée de libération nationale (ALN) dans le déminage des régions frontalières, pour permettre aux citoyens d'exploiter ces terres et concrétiser leurs projets économiques et agricoles et en faire une source de prospérité". De son côté, le représentant du ministère de la Défense nationale, le Général Samir Benamara a évoqué, dans son intervention, le rôle pionnier et axial de l'ANP dans le déminage et la destruction des mines posées par l'occupant français lors de la guerre de libération nationale. Rappelant l'engagement de l'ANP à "la concrétisation de son programme national sur le déminage conformément à la Convention d'Ottawa relative à l'interdiction de l'emploi des mines, signée par l'Algérie en décembre 1997", le même responsable a souligné que ce programme avait touché 93 zones minées dont 78 zones se trouvant sur les lignes Challe et Maurice. Il a fait savoir, dans ce sillage, que l'Algérie "avait annoncé en décembre 2016, soit 6 mois avant l'expiration du délai fixé pour le déminage, qu'elle avait honoré ses engagements concernant le traitement de 12.418 hectares de terrains minés et 50.000 hectares de terrains juste après l'indépendance". Durant la période entre 2002 et 2016, plus de 1.055.000 mines ont été enlevées, portant ainsi le nombre de mines enlevées à 9 millions de mines, dont 8 millions enlevées entre 1963 et 1988. Par ailleurs, plusieurs spécialistes ont plaidé pour "la mise en place d'un arsenal juridique pour la protection des invalides de la guerre et des victimes d'explosifs et de mines", insistant sur l'impératif d'appeler la France à assumer ses responsabilités envers les victimes de la Révolution de libération, à les indemniser et à reconnaître ses crimes. Ils ont souligné, dans ce sillage, le contenu du rapport annuel présenté par l'Algérie à l'ONU sur le déminage en 2019 dans lequel elle avait fait état de 7.500 individus victimes de mines dont 2.470 victimes durant la période postindépendance, et ce, en raison de mines posées par l'occupant français. (APS)