L'administration américaine ne s'est pas encore prononcée sur la reconnaissance par l'ancien président, Donald Trump, de la prétendue "souveraineté" du Maroc sur le Sahara occidental, a indiqué lundi un porte-parole du département d'Etat américain qui a requis l'anonymat. "Aucune décision de ce type n'a été prise. Nous menons des consultations particulièrement avec les parties sur la meilleure voie à suivre, et on a rien de plus à annoncer", a déclaré la même source, à la chaîne américaine Al-Hurra, démentant l'information rapportée par le site américain Axios, selon laquelle l'administration Biden aurait maintenu la décision de l'ancien président Trump du moins pour le moment. Axios, qui a prétendu dévoiler une exclusivité a indiqué qu'au cours d'un entretien téléphonique, le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, aurait informé son homologue marocain, Nasser Bourita, que l'administration Biden n'allait pas annuler cette reconnaissance du moins pour le moment. Selon l'universitaire marocain, Mohamed Cherkaoui, basé aux Etats-Unis, les éléments d'information du correspondant d'Axios provenaient de l'entité sioniste et non pas du siège du département d'Etat américain à Washington. Cherkaoui, spécialisé dans le règlement des conflits, a expliqué que le correspondant ne pouvait connaitre la teneur des discussions durant cet appel téléphonique, précisant que seuls le secrétaire d'Etat et son porte-parole, Ned Price, étaient présents dans la salle au moment de l'entretien, en application des procédures qui garantissent la confidentialité des communications" téléphoniques. Et le fait que la version d'Axios ne soit pas relayée par les grands médias américains, tels que le Washington Post, le New York Times, ou les chaînes CNN et ABC, signifie que l'information présentée comme un scoop n'a pas été recoupée et confirmée. Le 10 décembre 2020, l'ancien président américain, Donald Trump, avait annoncé reconnaître la prétendue "souveraineté" du Maroc sur le Sahara occidental, en contrepartie de la normalisation des relations entre le régime marocain et l'entité sioniste, suscitant une grande indignation à l'échelle internationale. L'Organisation des Nations unies a réaffirmé sa position inchangée vis-à-vis de la question sahraouie, et considère le Sahara Occidental occupé comme un territoire non-autonome. Des organisations et des personnalités politiques américaines, ont lancé plusieurs appels à la nouvelle administration Biden, l'invitant à annuler la proclamation de Donald Trump, qui se trouve être en contradiction avec la Constitution américaine et le principe du droit à l'autodétermination, reconnu par les Nations unis. Vingt sept membres du Sénat américain, dont Patrick Leahy et James Inhoff, avaient, dans une lettre exhorté le président Joe Biden, à annuler la décision de Trump et à tenir l'engagement de Washington pour l'organisation d'un référendum d'autodétermination au Sahara occidental.