Les syndicats du Réseau Syndical International de Solidarité et de Luttes (RSISL) ont dénoncé, mardi, "les conditions de musellement et l'acharnement répressif que vivent aujourd'hui les journalistes au Maroc", exigeant "la libération immédiate des deux journalistes Omar Radi, et Soulaiman Raïssouni en détention provisoire depuis de longs mois". "Nous dénonçons les conditions de musellement et l'acharnement répressif que vivent aujourd'hui les journalistes au Maroc, que ce soit leur surveillance quotidienne, les intimidations, les menaces physiques, les diffamations dans les médias du pouvoir, ainsi que les poursuites judiciaires, et l'instrumentalisation des questions de mœurs ou sexuelles à des fins politiques pour décrédibiliser leur personne. Comme ont été accusés Radi et Raïssouni qui travaillaient sur des sujets très sensibles au Maroc, la corruption du régime, et la dépossession des terres collectives", écrivent les syndicats signataires dans une déclaration conjointe Parmi les signataires figurent la Confédération nationale des travailleurs solidarité ouvrière (CNT SO) de France, Confédération générale du travail du Burkina (CGT B), de l'Union syndicale italienne (USI) de l'Organisation générale indépendante des travailleurs et travailleuses de Haïti (OGTHI). Les syndicats du RSISL ont "exprimé leur soutien aux deux journalistes marocains Omar Radi, et Soulaiman Raïssouni, en détention provisoire depuis de longs mois, en isolement, et dans un état de santé très critique en raison de leur grève de la faim entamée depuis début avril. Aucun d'eux n'est hospitalisé et ne bénéficie de soins médicaux adaptés. Nous exigeons leur libération". Avant d'ajouter :"nous exprimons toute notre solidarité aux combats des journalistes indépendants pour être libres de s'exprimer au Maroc : ils sont poursuivis, condamnés, enfermés, voire exilés en raison de leur travail". Ils soulignent qu'ils sont particulièrement alarmés de la situation des journalistes Raïssouni et Radi. "Nous nous alarmons en particulier de la situation du rédacteur en chef du journal Al-Khabar Elyoum, Soulaiman Raïssouni en grève de la faim depuis le 8 avril dernier, plus de 30 jours, en isolement depuis un an et qui demande sa liberté provisoire dans l'attente toujours de son procès. Son état de santé est très critique, et il a perdu plus de 25 kg". Les syndicats signataires ont également souligné que le journaliste "Omar Radi qui était en grève de la faim depuis le 9 avril dernier, grève suspendue temporairement le 30 avril dernier à son 22ème jour, pour des raisons graves de santé. En isolement depuis neuf mois, il demande aussi sa liberté provisoire dans l'attente de son procès", rappelant que "les deux journalistes ont leur audience prévue le 18 mai prochain". Selon les syndicats du Réseau Syndical International de Solidarité et de Luttes, "les arrestations au Maroc concernent aussi désormais les personnes qui osent simplement publier sur les réseaux sociaux leur avis sur la situation dans le pays, à l'image du youtubeur Chafik Omerani, arrêté en février 2021, et libéré le 6 mai après une longue grève de la faim (près de 90 jours) qui l'a laissé dans un état critique". Les syndicats signataires ont dénoncé également la répression des mouvements sociaux au Maroc. "Nous dénonçons également la répression qui s'accentue depuis plus d'une décennie et qui vise toute contestation, luttes et mouvements sociaux au Maroc faisant plusieurs centaines de prisonniers politiques pour qui nous demandons la libération immédiate", appelant "les syndicats à rejoindre toutes les actions de solidarité qui seront menées".