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Le Conseil de sécurité doit assumer ses responsabilités envers le peuple sahraoui
Sahara occidental
Publié dans La Nouvelle République le 10 - 04 - 2021

Le ministère sahraoui des Affaires étrangères (MAE) a indiqué vendredi qu'il était grand temps pour le Royaume du Maroc d'opter pour la paix avec la République arabe sahraouie démocratique (RASD) et ses voisins, appelant le Conseil de sécurité à ne pas se soustraire à ses responsabilités vis-à-vis du peuple sahraoui, a affirmé l'Agence de presse sahraouie (SPS).
Le MAE sahraoui a indiqué vendredi dans un communiqué que «le Maroc, soutenu par la France, tente depuis trois décennies d'enterrer l'accord de paix de 1991 conclu avec le Polisario portant organisation d'un référendum d'autodétermination». «L'accord de paix signé entre les deux parties et entériné par le Conseil de sécurité, stipule en ses articles 5 et 6 que le référendum d'autodétermination constitue une solution consensuelle, pratique et réelle, mais garantit le consentement du peuple sahraoui et de la communauté interna- tionale», précise la même source. «Les trente ans d'attente pour que la Minurso accomplisse sa mission consistant en l'organisation d'un référendum d'autodétermination au Sahara occidental témoigne de la capacité de l'Etat sahraoui d'assurer la sécurité et la stabilité à travers tout son territoire dans le cadre d'une action commune avec les pays du voisinage», ajoute le MAE sahraoui.
Le ministère sahraoui des Affaires étrangères a rappelé de nouveau, au Conseil de sécurité, la responsabilité de ce dernier à l'égard de la cause sahraouie et de son peuple, affirmant dans le communiqué que «la reprise de la guerre depuis le 13 novembre écoulé, est une conséquence naturelle induite par le manquement marocain à l'accord entre les deux partis et les violations continues par l'Etat d'occupation et met le Conseil de sécurité devant des responsabilités, étant donné qu'il est, en sus de l'Union africaine (UA), le garant de l'application de cet Accord». «Il n'est ni de droit ni même juste de pénaliser le peuple sahraoui, de le priver de jouir de la liberté et de ses droits irrévocables et d'avoir un siège parmi les peuples et les nations, après 30 années de coopération efficace et positive avec les Nations unies, dans le cadre de ses responsabilités et de ses efforts visant à décoloniser le Sahara occidental, dernière colonie en Afrique», a indiqué le ministère sahraoui dans le communiqué.
«La consolidation de la souveraineté de la République sahraouie, en occupant sa place naturelle au sein des Nations unies, après 30 années de sa présence efficace et responsable en tant que membre fondateur de l'UA, s'impose désormais comme une riposte à la position de l'occupant marocain qui rejette le référendum d'autodétermination et une condition nécessaire à la garantie d'une paix juste et définitive qui réunit toutes les conditions de stabilité, de complémentarité et de sécurité dans la région». Le ministère sahraoui a condamné «le silence sur la poursuite de l'expansion et de l'agression marocaine ainsi que la connivence avec la volonté de Rabat de changer les frontières internationales reconnues, qui est une cause de la guerre et de l'instabilité dans la région du Nord-ouest de l'Afrique et la seule embûche devant la complémentarité économique, la coopération et la croissance».
Le ministère sahraoui a de nouveau avertit que «la sécurité régionale est en jeu en raison de l'emploi par le Royaume marocain de l'arme des stupéfiants, de la paupérisation des jeunes qui sont exclus et poussés à l'émigration clandestine ou incorporés dans les rangs des groupes terroristes, comme le confirment tous les rapports internationaux». Pour le ministère sahraoui, «Si Hassan II avait conclu, après 16 années de guerre destructrice et de confrontations diplomatiques, que le Maroc ne peut réaliser une victoire militaire et diplomatique dans la guerre, son successeur Mohamed VI et son équipe ont pris la direction inverse». Le ministère sahraoui des Affaires étrangères estime que «le Royaume marocain doit cesser d'exporter ses crises internes et de fabriquer de faux ennemis dans le but de gagner du temps, dans des tentatives voués à l'échec, lesquelles visent à légitimer l'occupation, d'autant que le prix de ceci ne mène qu'à plus de pauvreté, d'ignorance, de sous-développement et de privation au Maroc».
L'APLS poursuit ses attaques contre les forces d'occupation marocaines
Les unités de l'Armée populaire de libération sahraouie (APLS) ont mené de nouvelles attaques visant les positions des forces d'occupation marocaines le long du mur de sable, a indiqué vendredi un communiqué du ministère de la Défense sahraouie. «Des unités de l'armée sahraouie ont bombardé jeudi les positions des forces d'occupation dans la région de Adim Oum El Djloud (secteur de Ousserd)», souligne le 149e communiqué rapporté par l'agence de presse sahraouie (SPS). «Vendredi, les unités de l'armée sahraouie ont mené de nouveaux bombardements visant les positions des forces d'occupation retranchées dans les régions de Hofrat Achiaf (Bekkari), Rethrathiet (Guelta) et Sebkhet Tnouched (Mahbes)», précise la même source. Les attaques des combattants de l'APLS continuent de cibler les positions des soldats d'occupation, qui ont subi des pertes considérables en vies humaines et en matériel le long du mur de le honte, conclut le communiqué du ministère de la Défense sahraoui.
Le peuple sahraoui aspire à une «position sérieuse» de la part du HCDH
La représentante du Front Polisario en Suisse, Oumaima Abdessalem, a exprimé la préoccupation du Front vis-à-vis de la situation alarmante au Sahara occidental occupé, affirmant que le peuple sahraoui aspirait encore à une «position sérieuse» de la part du Haut commissariat des Nations unies aux droits de l'Homme (HCDH) contre les crimes de l'occupation marocaine, a indiqué l'Agence de presse sahraouie (SPS). Selon la même source, les ambassadeurs membres au Groupe de Genève pour le soutien au Sahara occidental en compagnie de Oumaima Abdessalem et d'un membre de la société civile, ont tenu jeudi une réunion avec la Haute Commissaire des Nations unies aux droits de l'Homme, Michelle Bachelet, pour discuter de la situation «alarmante» des droits de l'Homme dans les territoires occupés au vu de la rupture du cessez-le-feu entre le Polisario et le Maroc.
«La diplomate sahraouie a fustigé le traitement par le Haut commissariat des violations contre le peuple sahraoui qui attend toujours une réaction ferme de sa part à l'égard des crimes marocains dans le cadre de ses engagements exprimés au cours du Sommet mondial de l'action humanitaire tenu à Istanbul en 2016», ajoute la même source. «Face à l'impunité du Maroc et à l'inertie du secrétariat général de l'ONU, le Polisario n'avait d'autres choix que la poursuite de la lutte armée dans le but de protéger les civils sahraouis», a souligné la même diplomate. Elle a également appelé à la mise en œuvre d'un programme de coopération technique et à l'accélération de l'envoi d'une mission d'enquête dans les territoires occupés outre la création d'un mécanisme indépendant et crédible devant veiller au respect des droits de l'Homme».
De leur côté, les ambassadeurs membres au Groupe de Genève ont déploré «l'inertie du Conseil des droits de l'Homme face aux rapports relatifs aux violations systématiques commises par l'occupant marocain au Sahara occidental». Ils ont également mis en avant l'impératif de trouver une solution politique, équitable et pérenne au conflit sahraoui conformément aux résolutions de l'ONU afin de garantir le droit des Sahraouis à autodétermination.
Le journaliste Omar Radi entame une grève de la faim
Le journaliste marocain, Omar Radi, a décidé d'entamer une grève de la faim après le rejet de sa demande de mise en liberté provisoire précédemment soumise par son comité de défense, ont rapporté des médias locaux. Omar Radi s'est joint à la grève ouverte de la faim, annoncée par l'ex-rédacteur en chef du journal Akhbar Al Yaoum, Soulaiman Raïssouni « pour dénoncer le maintient de leur détention arbitraire», ont indiqué les médias citant le père du journaliste, Driss Radi. Dans une lettre publiée sur sa page Facebook, Driss Radi a indiqué que son fils lui avait annoncé cette nouvelle lors de leur récent appel téléphonique. «Cela m'a fait peur pour ta santé déjà fragile, surtout que tu es sous surveillance médicale qui t'oblige à prendre des médicaments trois fois par jour, en raison d'une maladie chronique qui s'est aggravée avec les conditions de détention arbitraire», a-t-il écrit. Exprimant son inquiétude quant à cette décision, le père d'Omar Radi dit toutefois «comprendre et imaginer le degré de désespoir, quand l'injustice peut bloquer la vie et la mort devient une décision de lutte et un défi». «Cela se produit avec vous (Omar et Soulaiman) à cause de l'extrémisme du pouvoir judiciaire, le manque de justice et l'autoritarisme rampant», a-t-il ajouté.
Le père du journaliste marocain écrit, en outre, que «la force des deux journalistes emprisonnés ne réside pas dans les grèves de la faim», rappelant que le régime veut qu'ils «meurent et qu'il est prêt à tuer tous les adversaires en les poussant au désespoir et au suicide pour se débarrasser d'eux». Plutôt dans la semaine, la Cour d'appel de Casablanca a rejeté la demande de mise en liberté provisoire de Omar Radi dont le procès a été reporté au 27 avril prochain. Des organisations internationales de défense des droits de l'Homme ont signé une pétition dans laquelle elles appellent les autorités marocaines à assurer un procès équitable au journaliste et militant Omar Radi poursuivi pour des faits «d'atteinte à la sécurité de l'Etat» et de «viol».
Ces organisations dont Amnesty International, Human Rights Watch, Project on Middle East Democracy, Cairo Institute for Human Rights Studies ou encore The Freedom Initiative ont indiqué que les autorités marocaines auraient dû accorder à Omar Radi la liberté provisoire, notant que la détention devrait être «l'exception et non la règle». Pour sa part, Souleiman Raissouni, a entamé jeudi une grève de la faim ouverte pour protester, entre autres, contre son arrestation arbitraire et sa détention provisoire pendant près d'un an sans procès, et en l'absence de preuves l'incriminant. La décision de Raissouni, selon son épouse, intervient après deux grèves d'avertissement pour protester contre son «arrestation arbitraire depuis le 22 mai, au cours de laquelle il a été privé de sa défense, alors qu'en prison il vivait dans une cellule d'isolement».


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