L'activité commerciale à Alger a maintenu un niveau "raisonnable" au premier jour de l'Aïd el-Fitr, grâce notamment au programme de permanence qui a été largement suivi, a constaté jeudi un journaliste de l'APS. Les commerces d'alimentation générale ont été les plus assidus à maintenir leurs services au profit des habitants de la capitale malgré les rues quasi-désertes dans la matinée du premier jour de l'Aïd. Pour Rahim, gérant d'une petite supérette dans la commune de Belouizdad, le jour de l'Aïd constitue une opportunité pour lui de générer des revenus supplémentaires même s'il ne fait pas partie du programme de permanence. "C'est un jour comme les autres. Il faut que les clients habituels nous trouvent ouverts pour ne pas leur causer de désagrément. Et nous, ça nous fait plaisir de les retrouver et de leur souhaiter un bon Aïd en joignant l'utile à l'agréable", estime-t-il, ajoutant qu'après un bon petit-déjeuner en famille "la journée au travail c'est mieux que de rester à la maison les bras croisés". Cependant, les commerçants rencontrés par l'APS concèdent que le premier jour de l'Aïd, les clients se font rares, le plus gros flux, constatent-ils, ont été enregistré durant les derniers jours du mois sacré. Selon eux, les produits acquis la veille de l'Aïd ont concerné les différentes boissons, le café, les produits d'emballage pour gâteaux ainsi que les détergents. Outre les commerces alimentaires, quelques bureaux de tabac ont fait l'effort d'ouvrir leurs boutiques, prisées ce jour par les parents venus acheter des bonbons et des jouets à leurs enfants. Hamid, un quadragénaire, est venu acheter ses cigarettes habituelles dans son quartier d'Hussein Dey, accompagné de son fils muni de quelques pièces offertes par ses oncles et ses tantes. "Il doit profiter, ce n'est pas tous les jours que son argent de poche est aussi bien fourni", sourit Hamid à propos de son fils. Par ailleurs, quelques boulangeries étaient ouvertes tôt dans la matinée après la prière de l'Aïd, profitant des vagues de fidèles venus se procurer leurs baguettes sur le chemin du retour à la maison. Certains cafés étaient également ouverts pour permettre aux inconditionnels de la boisson caféinée de profiter des premières gorgées, leur tapis de prière sur l'épaule. C'est le cas de Djamel, vêtu de son nouveau qamis acquis la veille au soir dans le quartier de Bab El Oued. "J'ai eu du mal à me défaire du café matinal pendant le mois sacré, j'en profite pleinement maintenant à un rythme de deux cafés par jour", s'enthousiasme Djamel. A noter qu'au niveau national, 50.042 commerçants ont été réquisitionnés pour assurer la permanence de l'Aïd el-Fitr. La permanence concerne 5.886 boulangers, 30.752 commerçants activant dans l'alimentation générale, fruits et légumes, 12.953 dans activités diverses et 451 unités de production (131 laiteries, 276 minoteries et 44 unités de production d'eaux minérales). Par ailleurs, nombre de stations-services étaient ouvertes à Alger accueillant les rares véhicules matinaux. Pour Mohamed, il a été préférable de remplir le réservoir le matin-même de l'Aïd et non la veille où il craignait de trouver une longue queue à la pompe. "Je dois aller dans la wilaya de Blida chez ma famille. Ce n'est pas un long trajet mais comme il n'y a pas de monde j'en profite", explique-t-il. Toujours dans le registre du transport, les quelques piétons à la recherche d'un taxi peinent à écourter leur attente en bord de route. D'autres ont opté pour les applications numériques de taxi, plus rapides à répondre aux sollicitations. S'agissant des bus, l'Etablissement public de transport urbain et suburbain d'Alger (ETUSA) a mis en service 118 lignes couvertes par 128 bus pour le premier jour de l'Aid el-Fitr. 223 bus desserviront les 118 lignes durant le deuxième jour de l'Aid entre 6h45 et 19h avec une fréquence de 30 minutes à 50 mn.