Comme chaque année à la même période de fête, où les villes sont supposées être particulièrement animées, et même revêtir de belles couleurs festives, les deux jours de l'Aïd el fitr ont été mornes et tristes avec les rideaux des magasins et des commerces désespérément baissés. Malgré les assurances du ministère, selon lequel tout s'est bien passé, et le calendrier des permanences respecté, il n'en était rien. Cette année encore, le miracle n'a pas eu lieu. A Alger-Centre, une absence quasi totale d'activités commerciales a été constatée dans la plupart des communes et quartiers de la périphérie, tels que Hassiba Ben Bouali, Khelifa Boukhalfa, Didouche Mourad,…à l'exception de quelques magasins d'alimentation générale, de cosmétiques et de quelques pharmacies qui ont ouvert leurs portes, tout comme à El Biar et Aïn Benian. En longeant les quartiers des Vergers ( Birkhadem), le premier jour de la fête, nous avons constaté de visu qu'aucun magasin n'était ouvert. Toutes les boutiques, les supérettes, les boulangeries et même les points de vente informels de légumes et fruits n'étaient pas de service. L'unique superette ouverte dans ce quartier ne disposait pas de lait en sachet, qui connaît une forte demande exceptionnellement en pareille occasion. Les quelques boulangeries ayant assuré la permanence durant le premier jour de Aïd el-Fitr ont ouvert leurs commerces tôt la matinée, pour quelques heures seulement, et la petite quantité de pain produite a été écoulée avant la levée du jour, ont témoigné plusieurs Algérois. Certains citoyens en quête du précieux pain étaient contraints de faire la queue devant les très rares boulangeries ouvertes. Cependant, la majorité des citoyens, habitués à ce genre de pratiques qui reviennent chaque Aïd, avaient pris leurs dispositions deux jours auparavant et ont fait le plein de différents produits alimentaires, dont les légumes, viandes lait et pain. D'ailleurs, il était quasiment impossible de trouver de la viande blanche ou rouge et certains légumes et fruits à la veille de l'Aid dans les marchés de Birkhadem, dont les étals étaient quasiment vides, d'autant que tous les commerçants avaient déjà baissé le rideau bien avant midi pour rentrer chez eux. Même son de cloche à Jijel, qui était au second jour de l'Aïd El fitr, une ville déserte, au regard de nombreux commerces au rideau baissé, alors que plus d'un millier de commerçants (toutes activités confondues), dont 161 boulangeries, ont été réquisitionnés pour le programme de permanence pendant cette fête religieuse. Néanmoins sur le terrain, pour trouver une baguette de pain il fallait faire de la gymnastique pour nombre de citoyens. Il en est de même pour les légumes, fruits, produits d'épicerie, ou encore les viandes blanches ou rouges. A Oran aussi, la plupart des commerces et notamment des boulangeries n'ont pas ouvert au premier jour de l'Aïd el-Fitr, obligeant certains citoyens à s'approvisionner en pain chez les revendeurs qui ont profité de l'occasion pour l'écouler au double du prix habituel. Bref, une présence commerciale timide, tout simplement un remake des précédentes fêtes de l'Aïd, auquel sont habitués les Algériens. Cependant, la ville de Batna a fait exception à la règle, sachant que sur les 467 commerçants qui ont été réquisitionnés pour le programme de permanence, 96% ont respecté leurs engagements, a affirmé à l'APS le directeur du commerce de la région. Ce qui est étonnant, c'est que le ministre du Commerce s'est dit hier satisfait quant au respect du programme de la permanence prévu pour cette fête.