La communauté internationale a vivement condamné l'attaque "odieuse" qui a fait au moins 160 morts dans le village de Solhan dans le nord du Burkina Faso, appelant à redoubler d'efforts pour lutter contre l'extrémisme violent et à poursuivre les auteurs du massacre, le plus meurtrier depuis 2015. L'attaque a eu lieu vendredi soir dans le village de Solhan, dans la province sahélienne de Yagha. Le marché local et plusieurs maisons ont également été incendiés dans cette zone. Le président burkinabè, Roch Marc Christian Kaboré, qui a décrété samedi un deuil national de 72 heures, a indiqué que les auteurs de ces attaques seront recherchés, appelant à "rester unis et soudés contre ces forces obscurantistes". L'Algérie a, dans un communiqué du Ministère des Affaires étrangères, exprimé sa "pleine solidarité au Gouvernement et au peuple burkinabè frère, et réitère son engagement indéfectible à soutenir les efforts internationaux et régionaux visant à éradiquer le fléau du terrorisme, dont la propagation au sein de l'espace sahélo-saharien menace gravement la stabilité, la sécurité et le développement des pays de la région". Le Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, s'est dit "indigné" par l'attaque perpétrée contre des civils au Burkina Faso samedi, la plus meurtrière depuis le début des violences terroristes dans le nord du pays en 2015, soulignant "l'urgente nécessité pour la communauté internationale de redoubler son soutien aux Etats membres dans la lutte contre l'extrémisme violent". Pour sa part, l'Union européenne (UE) "condamne plus que jamais ces attaques lâches et barbares, et appelle à tout mettre en œuvre pour que leurs auteurs répondent de leurs actes". Dans une déclaration, l'UE renouvelle sa solidarité avec le peuple burkinabè et réaffirme son engagement à lutter, aux côtés du Burkina Faso et des pays de la région, contre l'insécurité et pour le renforcement de la présence de l'Etat dans les régions les plus affectées. "Il n'y a pas de mots assez forts pour exprimer ma condamnation de l'attaque horrible et barbare" qui a fait plus de 160 victimes, a réagi pour sa part, le président de la Commission de l'Union africaine, Moussa Faki Mahamat sur son compte twitter . Le président ivoirien, Alassane Ouattara, a condamné "ces actes" et réitré son engagement aux côtés du gouvernement burkinabè dans la lutte contre le terrorisme. Lire aussi: L'Algérie condamne "fermement" l'attaque terroriste au Burkina Faso Dans la même logique, Les Etats-Unis ont "fermement" condamné cette "'attaque odieuse" . "Nous demandons aux auteurs d'être traduits en justice" a déclaré Sandra Clark ambassadeur des Etats-Unis. "Nous restons unis avec nos partenaires burkinabè dans notre lutte commune contre l'extrémisme, et restons engagés dans notre détermination à promouvoir la paix et la tolérance", a-t-elle ajouté. Présentant ses condoléances aux familles des victimes, au peuple et au gouvernement, la Turquie a aussi "fermement" condamné l'"attaque odieuse", indique un communiqué du ministère turc des Affaires étrangères, repris par l'agence de presse, Anadolu. A Ouagadougou, la capitale, les habitants appellent le gouvernement à prendre des mesures pour empêcher que de telles attaques ne se reproduisent. Les attaques terroristes se sont multipliées ces dernières semaines au Burkina Faso mais selon l'analyste Siaka Coulibaly, les agresseurs ont franchi un nouveau cap dans la cruauté lors du massacre perpétré dans le village de Solhan : "c'est la première fois qu'il y a autant de morts en même temps dans une seule opération et surtout autant de morts civils. C'est pourquoi la population burkinabè est très triste en ce moment et les interrogations sur la capacité du pays et du système de défense et de sécurité à endiguer l'insurrection terroriste se multiplient." En une semaine en avril, plus de 50 personnes ont été tuées au Burkina Faso, dont deux journalistes espagnols et un écologiste irlandais. Plus d'un million de personnes ont été déplacées à l'intérieur du pays en raison des violences.