Une cérémonie de ré-inhumation des restes de six (6) chouhada dans le cimetière des martyrs de la commune d'Ain Zaâtout (45 km au Nord-est de Biskra) a été organisée, lundi, en présence des autorités locales, civiles et militaires, et de moudjahidine, à l'occasion de la commémoration du 59ème anniversaire de la fête de l'Indépendance et de la jeunesse. La cérémonie a été marquée par la levée des couleurs nationales, la récitation de la Fatiha et le dépôt d'une gerbe de fleurs à la mémoire des martyrs, ainsi que des allocutions à travers lesquelles les intervenants ont mis en avant l'héroïsme du peuple algérien et les nombreux chouhada qui se sont sacrifiés pour l'indépendance de Algérie, parmi eux les six chouhada ré-inhumés dont les restes ont été retrouvés dans un chantier de construction d'un particulier dans la commune d'Ain Zaâtout. Selon le directeur de wilaya des moudjahidine et ayants droit, Djemai Boumaâraf, "les enquêtes des services compétents ont prouvé que les six martyrs avaient été torturés et tués par balles à bout portant". Le même responsable a indiqué, lors de son allocution prononcée à l'occasion, que la zone d'Ain Zaâtout était "une forteresse pour les moudjahidine, où des dizaines de chouhada sont tombés au champ d'honneur dont les six martyrs ré-inhumés". Il a relevé, dans ce contexte, que des "témoignages de moudjahidine font état de la possibilité que ces six martyrs étaient des détenus algériens tués par les bourreaux de la caserne militaire française qui était implantée à proximité de l'endroit où leurs restes ont été retrouvés". Dans une déclaration à l'APS, Dr.Boubaker Bounahas, spécialiste dans l'histoire de la région et présent lors de la ré-inhumation des restes des chouhada, a assuré que la zone où les restes des martyrs ont été retrouvés était "un camp et un centre de torture", ajoutant que "le premier martyr découvert après le lancement des travaux, avait été décapité, avant de découvrir les restes de trois autres martyrs dont deux martyrs ont été retrouvés dans une position indiquant qu'ils avaient été torturés, en plus des restes d'une femme et d'un enfant qui auraient été enterrés vivants". A cette occasion, le chef de l'exécutif local, Abdallah Abi Nouar, a honoré des membres de la famille révolutionnaire et acteurs dans le domaine de la recherche et de la préservation de la mémoire nationale dans cette région, qui était un bastion des moudjahidine, et connue également pour sa lutte contre le colonialisme français et pour avoir constitué un trait d'union entre les wilayas 1 et 6 historiques.